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Bande dessinée. Dulcie, un polar politique sur fond d’apartheid

Racontant l’assassinat d’une militante à Paris, l'album pointe les multiples relations entre la France et le régime raciste sud-africain dans les années 1980.


Marc-Olivier Parlatano

Marc-Olivier Parlatano

9 janvier 2024 à 12:15

Temps de lecture : 1 min

Bande dessinée » Winnie et Nelson Mandela, François Mitterrand ou encore Pierre Joxe (ancien ministre français de l’Intérieur) comptent parmi les personnages de la bande dessinée Dulcie. Une page d’histoire revit dans cet album de Benoît Collombat et Grégory Mardon, sous-titré Du Cap à Paris, enquête sur ­l’assassinat d’une militante anti-apartheid. Nommée Dulcie September, la victime éponyme a dédié sa vie à combattre le régime blanc sud-africain. Née le 20 août 1935 au Cap, elle sera tuée le 29 mars 1988 à Paris.

La BD en noir et blanc commence par ce jour funeste, dépeint en quelques pages. Sans paroles. L’activiste pénètre à 9 h 35 dans un immeuble de la rue des Petites-Ecuries (10e arrondissement) où se trouve une antenne de l’ANC – le Congrès ­national africain –, alors la ­principale organisation anti-apartheid. Tandis qu’elle ouvre la porte du bureau surgit un tueur. Quelques balles sont fatales à Dulcie September. Elle avait 52 ans.

Enquête fouillée

Journaliste et grand reporter à France Inter depuis 1994, connu pour Cher pays de notre enfance et Le Choix du chômage, Benoît Collombat dévoile une nouvelle enquête, fouillée et palpitante, illustrée par Grégory Mardon. Sur près de 300 pages prend forme, derrière l’assassinat de Dulcie September, un véritable polar géopolitique. De tous côtés, l’argent et le cynisme font la loi. Trente-cinq ans après les faits, l’auteur explique ce qui a motivé son travail d’enquête, lequel a consisté en dix ans de collecte documentaire, de consultation d’archives et d’interviews filmées.

Benoît Collombat souligne que cette mort violente reste embarrassante pour la France, parce que la militante dénonçait les relations économiques illégales entre Paris et le régime de l’apartheid. La volonté que justice soit rendue est également à l’origine de cette publication. Les assassins demeurent impunis, puisque l’enquête judiciaire française s’est soldée par un non-lieu en juillet 1992.

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