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Canton

Les chats du Bengale. à la mode, mais problématiques

En plein essor dans nos régions, les chats semi-sauvages du Bengale suscitent des interrogations


 Thomas Christen

Thomas Christen

28 février 2023 à 22:09

Temps de lecture : 1 min

Fribourg » Les chats du Bengale semblent aussi en vogue que problématiques. La détention de ces espèces hybrides, issues de croisements entre chats domestiques et sauvages, est déconseillée par la Protection suisse des animaux (PSA), indique l’association dans un communiqué publié le 20 février. La population de ces félins a doublé en quatre ans dans le pays, ce qui a d’ailleurs motivé la PSA à demander un cadre légal plus strict pour détenir ces félins, dont les instincts sauvages sont «difficiles à gérer» pour les propriétaires, les éleveurs et les refuges.

«Les chats du Bengale nous demandent deux fois plus de temps de travail que les chats domestiques, et mobilisent tous nos bénévoles», avance Nathalie Genilloud, présidente de la Société fribourgeoise pour la protection des animaux (SPA Fribourg). Avant d’ajouter que ces félins, dont la fourrure rappelle celle du léopard, doivent jouer «au jeu du chat et de la souris, pour être actifs, sans quoi ils griffent».

Se sentir en nature

«Les chats du Bengale ne sont pas adaptés à nos régions»
Nathalie Genilloud

«Les chats du Bengale ne sont pas adaptés à nos régions», affirme Nathalie Genilloud. En intérieur, ces félins «s’ennuient et développent donc des comportements dangereux», rapporte la présidente. Avant de conseiller à leurs propriétaires d’installer à leur domicile «des troncs, des cordes et des parcours pour que ces animaux puissent se sentir en nature, travailler leur musculature et leur équilibre». Un domicile qui, d’ailleurs, devrait être entièrement centré sur le chat du Bengale, relève la présidente: «Le propriétaire doit vivre chez son chat.»

Toutefois, d’après Nathalie Genilloud, ces chats exotiques ne trouvent pas non plus leur bonheur en extérieur: «Leur instinct est plus primitif, et leur force est plus grande que chez les chats européens. La communication entre eux est compliquée, et cela donne lieu à des combats intenses.» Nathalie Genilloud rend attentif que «même si nous nous plions en quatre pour ces chats semi-sauvages parce qu’ils sont beaux, ils n’auront jamais ce dont ils ont besoin». Un constat qui intervient dans un contexte de «demandes constantes pour les chats du Bengale de la part de personnes qui souhaitent adopter», détaille la présidente. Elle affirme d’ailleurs avoir renoncé à la promotion de cette race sur le site internet de l’association pour calmer les requêtes d’adoption.

«Leur instinct est plus primitif, et leur force est plus grande que chez les chats européens»
Nathalie Genilloud

Si les chats européens de la SPA Fribourg vivent en communauté, la gestion des espèces du Bengale est différente, d’après Nathalie Genilloud, qui soutient que ces chats hybrides doivent être séparés des autres: «Nous attribuons un local entier à chaque chat hybride, parce qu’ils sont difficiles à faire cohabiter avec des congénères.»

Un contexte qui complique l’organisation du refuge et de ses 15 locaux. «En ce moment, nous n’avons qu’un chat croisé avec un Bengale, mais nous pensons que des chats hybrides arriveront», explique la présidente. Et de prévenir: «A partir d’une dizaine de chats hybrides, notre refuge serait bloqué et les gens devraient patienter.»

Question de générations

A Blessens, au foyer de la Chatterie Rois-Soleil, l’éleveuse de chats du Bengale Corinne Conus affirme que ces félins hybrides sont plus ou moins agités selon le classement de leur génération: «A partir de la cinquième génération, ces chats deviennent très calmes et câlins, sans que cela ne pose problème pour les gérer.»

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