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Canton

Vigiles condamnés pour avoir exercé sans autorisation

Trois agents de sécurité ont été condamnés pour avoir travaillé sans autorisation. Ils disent avoir été trompés

Un agent de securite ou videur fouille une personne a l'entree de la discotheque le D! Club durant la nuit de vendredi 14 au samedi 15 novembre 2014 a Lausanne. La Ville de Lausanne a recemment essuie un revers concernant son concept pour securiser les nuits lausannoises, selon le Tribunal cantonal, les agents de securite privee ne peuvent pas faire des fouilles sur un certain perimetre a l'entree des clubs lausannois. La Ville de Lausanne propose une batterie de mesures pour prevenir incivilites et alcoolisations massives les soirs de fin de semaine. Parmi ces mesures, la creation d'une nouvelle unite de prevention des incivilites, courant 2015. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)JEAN-CHRISTOPHE BOTT/KEYSTONE

Marc-Roland Zoellig

Marc-Roland Zoellig

21 mars 2023 à 20:26

Temps de lecture : 1 min

Justice » Pour pouvoir exercer en tant qu’agent de sécurité à Fribourg, il faut impérativement disposer d’une autorisation délivrée par la Police cantonale, tout en étant engagé par une société remplissant les exigences fixées par le concordat romand sur les entreprises de sécurité. Trois vigiles ayant effectué des missions dans un établissement public de la capitale cantonale sans être officiellement agréés ont écopé d’amendes fermes, complétées de frais de justice portant leurs factures finales à 500 francs, voire 600 pour l’un d’eux, également accusé de ne pas s’être annoncé auprès du Contrôle des habitants de la ville de Fribourg.

«On ne va quand même pas demander ses papiers à son futur patron»
Un vigile condamné

Ces citoyens suisses, deux hommes et une femme, ont en commun leur situation financière difficile. Au bénéfice de l’aide sociale, d’une rente AI ou sans emploi, ils avaient volontiers accepté la mission que leur avait proposée, l’an dernier, le responsable d’une agence de sécurité basée à Yverdon-les-Bains. «C’est moi qui ai donné son nom au patron du bar», raconte l’un des ex-vigiles. «Je le connais depuis des années. Il m’a expliqué que tous ses papiers étaient en règle, qu’il avait une licence fédérale et qu’il avait l’autorisation d’engager des agents de sécurité.»

Patron condamné

C’était du baratin: lors d’une soirée mouvementée d’avril 2022 ayant nécessité l’intervention des forces de l’ordre, le pot aux roses avait été découvert. Conséquence: le patron vaudois a été mis à l’amende pour avoir travaillé et engagé du personnel sans disposer des autorisations nécessaires. Quant à ses trois recrues fribourgeoises, elles se sentent aujourd’hui trahies. «Tout le monde lui a fait confiance. On ne va quand même pas demander ses papiers à son futur patron», s’indigne l’une d’elles.

«Il m’a expliqué que tous ses papiers étaient en règle»
Un vigile condamné

Mais la loi, c’est la loi et nul n’est censé l’ignorer: les vigiles ne pouvaient pas faire aveuglément confiance à leur employeur, qui leur avait faussement raconté que tout était en ordre. Ils devaient s’assurer eux-mêmes de disposer d’une autorisation d’exercer. Ne l’ayant pas fait, ils ont été reconnus coupables de contravention au concordat sur les entreprises de sécurité. Cette infraction peut valoir une condamnation même si elle est commise par négligence, leur a rappelé mardi le Juge de police de la Sarine Benoît Chassot, devant lequel ils ont finalement renoncé à demander leur acquittement. Ils risquaient en effet de devoir payer des frais de justice supplémentaires si leurs amendes étaient confirmées, leur a expliqué le magistrat.

Si les ex-vigiles ont, dans un premier temps, fait opposition à leurs condamnations, c’est aussi parce qu’ils estiment que leur ex-patron s’en tire trop bien. «Je sais qu’il continue de travailler dans plusieurs cantons», a expliqué l’un d’eux au juge. «Vous pouvez le dénoncer à la police, ou à la police du commerce», a répondu le magistrat.

«Garantie d’honorabilité»

Comme l’explique Gino Frangone, porte-parole de la Police cantonale fribourgeoise, le responsable d’une entreprise de sécurité doit être au bénéfice d’une autorisation d’exploitation dont les conditions d’octroi sont fixées par le concordat signé en 1996 par les cantons romands. Elles stipulent notamment que le requérant doit être solvable, offrir «toute garantie d’honorabilité concernant la sphère d’activité envisagée» et avoir réussi un examen portant sur la connaissance de la législation applicable en la matière.

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