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Des logopédistes mécontents de leur nombre d’unités de travail

Des logopédistes indépendantes font recours au Tribunal cantonal contre leur nombre d’unités de travail

Logopédie, services auxiliaires scolaires,Chloé Lambert

Nicolas Maradan

Nicolas Maradan

24 février 2023 à 19:23

Logopédie » Appuyés par la Conférence des associations fribourgeoises de logopédistes (C/AFL), une trentaine de logopédistes indépendantes ont récemment fait recours devant le Tribunal cantonal contre le nombre d’unités de travail qui leur a été attribué par la Direction de la formation et des affaires culturelles (DFAC) pour l’année 2023, qui est à leur yeux insuffisant. «Pour la plupart des logopédistes indépendantes, la baisse du nombre d’unités est de l’ordre de 15 à 30%. Mais cela peut aller jusqu’à 67%. Et si nous ne travaillons que sur la base des unités qui nous ont été demandées, des enfants risquent de ne plus pouvoir bénéficier de séances de logopédie en fin d’année, car le quota sera déjà épuisé», s’inquiète Anne Tranzer, logopédiste indépendante et membre du comité de la C/AFL. 

Pour bien comprendre le problème, il faut remonter à l’adoption en 2017 d’une nouvelle législation prévoyant que les logopédistes indépendants ne puissent plus intervenir auprès des enfants en âge scolaire, et cela dès 2021. Objectif: miser sur l’aspect préventif pour réduire ensuite les besoins des enfants scolarisés, pris en charge par les praticiens du secteur public. Toutefois, en 2019, l’Association romande des logopédistes diplômés (ARLD) faisait part de sa désapprobation, craignant une surcharge. Un compromis était finalement trouvé avec l’introduction d’une phase transitoire jusqu’en 2031.

Un pilotage anticipé

«Pour la plupart des logopédistes indépendantes, la baisse du nombre d’unités est de l’ordre de 15 à 30%»
Anne Tranzer

Puis, l’été dernier, le Grand Conseil validait une nouvelle révision de la loi sur la pédagogie spécialisée redéfinissant le cadre de la logopédie indépendante en accordant, par logopédiste, un certain nombre d’unités de travail par année. Dans notre édition du 22 juin 2022, Stéphane Noël, chef du Service de l’enseignement spécialisé et des mesures d’aide (SESAM) de l’Etat de Fribourg, précisait: «Cela nous permettra d’avoir un pilotage anticipé des demandes, une meilleure vision des besoins et de mieux gérer le budget à disposition. Car à l’heure actuelle, nous savons qu’il y a des enfants en âge préscolaire placés sur liste d’attente, mais nous n’avons aucune maîtrise sur cet état de fait. Nous voulons aussi parvenir à une meilleure répartition géographique des logopédistes indépendants sur le territoire cantonal.» 

Mais selon la C/AFL, le nombre d’unités de travail doit être revu à la hausse. Également membre du comité de l’association et logopédiste indépendante, Katrin Fuchs relève : «En novembre dernier, on nous a demandé de déterminer le nombre d’unités que nous estimons nécessaire, notamment d’après les décisions déjà reçues pour les enfants, leurs situations actuelles et le nombre d’enfants sur liste d’attente. Puis, en décembre, nous avons reçu une lettre faisant état de moins d’unités que ce que nous avions demandé. Et cela sans aucune explication et sans avoir pu être entendues.» 

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