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Suisse

Coup de sac dans l’aide aux médias

Une commission propose un changement radical dans le système de soutien. L’idée est saluée

La presse écrite pourrait devoir renoncer à l’aide à la distribution.

 Guillaume Chillier

Guillaume Chillier

10 janvier 2023 à 21:50

Temps de lecture : 1 min

Politique » Face à un soutien dépassé, la révolution? Oui, crie une commission fédérale dans un nouveau rapport sur l’aide aux médias publié ce mardi. Sa conclusion: le système actuel n’a plus d’avenir, il faut le renverser. Exit la distinction entre presse écrite, radio ou télévision privée. Exit l’aide à la distribution. Exit même la quote-part de la redevance. On mélange tout et on redistribue différemment. A gauche comme à droite, l’idée séduit. «C’est très intéressant et je suis prêt à entrer en matière», commente le sénateur PLR Philippe Bauer, qui avait vertement combattu le train d’aide aux médias finalement refusé par la population en février 2022.

A l’heure actuelle, la Confédération aide surtout le service public. La redevance représente un montant d’environ 1,37 milliard de francs. Plus de 80 millions sont distribués aux radios et télévisions privées, et 1,2 milliard alimente la SSR (RTS, SRF, RSI, etc.). La presse écrite payante touche, elle, une aide à la distribution pour un montant d’environ 50 millions de francs et bénéficie d’un taux de TVA réduit. Quant aux médias en ligne, ils n’ont rien.

Qu’importe le support

Pour beaucoup, c’est un peu le monde d’avant à l’heure où tous les producteurs de contenu se retrouvent sur internet et surtout que les habitudes de consommation médiatique ont changé. Pour cette raison, la commission veut placer les usagers au centre: «L’aide a pour objectif de mettre à disposition le plus largement possible des informations pertinentes pour la démocratie, peu importe sous quelle forme. Peu importe si l’offre est imprimée, diffusée en streaming ou distribuée sous forme de texte, vidéo ou audio», plaide Anna Jobin, présidente de la commission.

Dans le détail, ce nouveau système prévoit trois domaines d’aide. D’abord des mesures générales pour la branche, telles qu’une aide à la formation, au Conseil suisse de la presse – organe d’autorégulation de la profession –, ou aux infrastructures servant à la distribution numérique. Face aux difficultés de Keystone-ATS, la commission prévoit aussi le financement d’agences de presse pour garantir une offre de base dans les trois langues nationales.

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