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Suisse

Le solaire alpin pour faire face à la pénurie d'électricité?

Contre la pénurie, les installations photovoltaïques en altitude ne convainquent pas tout le monde

Daniel Werder/© Fotowerder

 Sevan Pearson

Sevan Pearson

6 février 2023 à 02:01

Temps de lecture : 1 min

Energie » «Depuis l’arrêté urgent du Parlement fédéral (en septembre dernier, ndlr), les projets d’installations photovoltaïques en montagne fleurissent, en raison des subventions s’élevant à hauteur de 60% des coûts.» Pour Arnaud Zufferey, ingénieur indépendant spécialiste de la transition énergétique, cette décision politique va «à l’encontre du bon sens».

Dernière annonce en date: une installation photovoltaïque à Ovronnaz en Valais (lire ci-dessous). Toujours dans ce canton, des projets sont envisagés à Gondo, dans la vallée de la Viège ou encore près de Grengiols avec un parc appelé à couvrir une surface de cinq kilomètres carrés. Ailleurs, des installations sont notamment à l’étude à Alp Morgeten (BE), à Scuol et à Nalp (GR). Et la liste n’est pas exhaustive.

Production hivernale

«Le but est de pousser la production hivernale des installations photovoltaïques, en facilitant la construction de grandes centrales dans les milieux alpins où l’ensoleillement et la production par rapport à la plaine sont supérieurs», commente l’Office fédéral de l’énergie (OFEN). Pour bénéficier de procédures d’autorisation simplifiées, il faut une production annuelle minimale de 10 GWh et commencer à injecter du courant dans le réseau avant la fin 2025.

Cela ne convainc pas Arnaud Zufferey. «Economiquement, il est aberrant de subventionner des installations photovoltaïques éloignées des consommateurs. En outre, ils paieront deux fois pour cette électricité: via les impôts ou les taxes, puis auprès du distributeur», s’agace-t-il. «Et il faudra transporter cette électricité», avec les coûts et les pertes que cela implique. Autre point controversé: la productivité réelle des installations solaires en montagne, largement surévaluée, selon l’ingénieur.

Le conseiller national Christophe Clivaz (verts, VS) a voté contre la loi. «Alors que j’observe une incapacité politique à installer des panneaux photovoltaïques sur les infrastructures existantes, je trouve inopportun de développer des parcs solaires alpins du point de vue du paysage, de l’écologie et de l’économie.» Selon l’élu, «le parlement a adopté la loi dans la précipitation, face à la peur d’une pénurie d’électricité hivernale. Les grandes entreprises électriques soutiennent ces projets, car ce sont des perspectives de rentrées financières pour elles.»

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