Malgré les risques d’abus, les enseignants romands voient le nouvel assistant virtuel comme une opportunité à saisir
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19 janvier 2023 à 14:02
Education numérique » On n’arrête pas le progrès, mais on peut l’accompagner. Les enseignants romands prennent la mesure de l’émergence depuis novembre d’un outil d’intelligence artificielle (IA) déroutant qui va bousculer les pratiques dans le milieu de la formation: ChatGPT. Créé par la start-up américaine OpenAI, cofondée par Elon Musk, cet assistant virtuel est la promesse d’opportunités inédites à exploiter pour les professeurs, les élèves et les étudiants.
Mieux que la grande sœur, Wikipédia ou Google, ChatGPT est un assistant capable de tout faire, sauf le café. Les élèves et les étudiants peuvent lui sous-traiter leurs devoirs, exposés, séminaires ou travaux de maturité. Fini l’angoisse de la feuille blanche ou des questions sans réponse. Il suffit de soumettre la demande avec des critères particuliers à cet outil pour obtenir en quelques secondes un texte bluffant écrit sur le sujet de son choix (solution à un problème de maths, dissertation, poésie…). Par exemple, demander pourquoi les manchots n’ont pas froid aux pieds dans le style d’un élève de 12 ans, avec quelques fautes grammaticales pour le rendre plus crédible.
«ChatGPT ne devrait pas entraîner de changements profonds au niveau pédagogique»
David Rey
Pierre Marti, recteur du Collège de Gambach, à Fribourg, s’en est fait récemment une idée lors d’une table ronde organisée pour les enseignants, démonstration comprise. «C’est vraiment impressionnant!» reconnaît-il. «Il s’agit d’un saut quantique par rapport à ce qui était offert jusque-là. Cela va remettre en cause des habitudes, mais également permettre d’aller plus loin dans l’enseignement.»
Si ce dernier évolue au gré des accélérations sociétales et technologiques, difficile toutefois de deviner la place qu’occupera ce nouveau produit de l’IA au niveau pédagogique. Il est trop tôt pour parler de révolution. «ChatGPT ne devrait pas entraîner de changements profonds au niveau pédagogique», estime David Rey, président du Syndicat des enseignants romands (SER), en pleine réflexion. «Il ne faut pas diaboliser cet outil, mais apprendre à y recourir à bon escient. Ce sera le rôle des enseignants de familiariser les élèves à son utilisation.»
En tant que professeur de français et de sciences humaines au Cycle d’orientation de Conthey, David Rey imagine un éventail de possibilités: développement du vocabulaire de l’élève sur la base d’un thème littéraire, recherche documentaire sur un thème d’histoire avec analyse des sources, réalisation d’une lettre de motivation en lien avec une profession… «Des compétences langagières, en calcul ou en résolution de problèmes pourraient être développées», complète l’enseignant.
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