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Suisse

Lutte contre la radicalisation. «tous les dogmatismes peuvent conduire à la violence»

La Confédération reste attentive aux individus au bord de la radicalisation. Elle a récemment libéré 3,75 millions de francs sur cinq ans pour financer un deuxième plan de mesures de prévention et de lutte contre la radicalisation


Guillaume Chillier

Guillaume Chillier

6 juin 2023 à 23:04

Temps de lecture : 1 min

Terrorisme » Pour le délégué pour le Réseau national de sécurité Martin von Muralt, la clé réside dans la prévention.

Quel est le profil type d’un extrémiste violent aujourd’hui?

Martin von Muralt: Je ne suis pas la bonne personne pour répondre à cette question parce que j’assume un rôle de gouvernance et de coordination entre les différents partenaires impliqués, qui sont aussi divers que des enseignants, des travailleurs sociaux, des chercheurs, des policiers ou des agents du Service de renseignement (SRC). Pour identifier les menaces et les besoins nécessaires à réduire les risques que représentent les personnes radicalisées, je m’appuie sur les experts et les gens qui travaillent sur le terrain. Je ne suis pas un spécialiste de la radicalisation.

Il vous appartient de faire la synthèse de ce que disent vos partenaires et ils observent que le processus de radicalisation débute de plus en plus tôt. Comment vous l’expliquez?

Les jeunes sont effectivement l’une des populations particulièrement ciblées par notre plan d’action. L’une des explications probables à ce rajeunissement, c’est un usage toujours plus intense des réseaux sociaux à un âge toujours plus jeune. Ces réseaux sont alimentés par des messages très courts, qui ne laissent pas de place à la nuance, et qui sont forcément binaires. Ils ne permettent pas aux jeunes de développer leur analyse critique. Au contraire, ils sont très polarisants et installent très rapidement les jeunes dans des bulles informationnelles qui accentuent les opinions radicales.

Est-ce que l’intelligence artificielle (IA) complique votre tâche avec les images et les textes trompeurs qu’elle génère automatiquement?

Très probablement! Avec ses risques et ses opportunités, l’IA représente un vrai défi dans tous les domaines de la sécurité, comme dans la société en général. C’est une question qui nous préoccupe énormément car l’IA est un outil très puissant dont on peut faire un usage positif ou négatif.

Vers quels extrémismes se tournent ces jeunes dont vous nous parlez?

Nous considérons qu’il y a quatre grandes catégories de radicalisation. Nous travaillons depuis longtemps contre le djihadisme et nous ne devons pas négliger les extrémismes de gauche et de droite. Nous observons aussi des radicalisations monothématiques, alimentées par des conspirationnistes sur un sujet particulier. Il engendre des gens qui contestent toute action de l’Etat de façon générale.

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