La Liberté

La belle histoire belge

Les Diables rouges ont réussi un immense exploit en éliminant hier soir le Brésil (2-1)

Publié le 07.07.2018

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Quart de finale »   La Belgique humera à nouveau le parfum d’une demi-finale de Coupe du monde, 32 ans après les Scifo, Claesen, Ceulemans, Pfaff ou Gerets. Les Diables rouges, peut-être plus impressionnants que jamais en première mi-temps, ont terrassé le Brésil 2-1 et feront face mardi à la France. Que cette Belgique est belle! Que cette Belgique peut aller loin! Que le choc entre Diables rouges et Bleus, à Saint-Pétersbourg, fait déjà saliver! Et que la pilule est dure à avaler pour tout un continent, l’Amérique du Sud, jadis terre d’abondance devenue faire-valoir de l’Europe!

Difficile de dégager un homme fort dans la sélection de Roberto Martinez, tant les Belges ont tous su encore élever leur niveau de jeu. On pourrait désigner un Eden Hazard des grands soirs sur son flanc gauche, capable de déséquilibrer n’importe quel dispositif adverse grâce à une prise de balle à nulle autre pareille. On pourrait aussi mettre en exergue la prestation de Kevin De Bruyne, tellement juste dans la plupart de ses choix de direction ou de rythme et dont la frappe d’une pureté presque émouvante a donné deux longueurs d’avance à la Belgique à la 31e. Soit 18 minutes après le 1-0 marqué contre son camp par Fernandinho du… coude sur un corner de Chadli.

La science de Martinez

Comment, aussi, ne pas mentionner Romelu Lukaku, ce «tank» que l’on résume trop souvent à son physique et à son aptitude à «mettre des boîtes»? L’avant-centre de ManU, dont le jeu sans ballon avait été central dans le 3-2 arraché contre le Japon au tour précédent, a à nouveau été décisif en remontant le terrain pour délivrer l’assist à De Bruyne, le tout en étant aligné… à droite par un Martinez dont le coaching est admirable dans ce Mondial.

Mais la Belgique, c’est bien plus que des individualités, c’est une équipe. Qui se projette merveilleusement bien vers l’avant et se montre plutôt solide en défense. Enfin pas toujours, et la première mi-temps a donné lieu à plusieurs scènes chaudes dans la surface d’un Thibaut Courtois certes sauvé une fois par son poteau devant Thiago Silva à la 8e, mais magnifique sur un tir enroulé de Neymar à la 94e et excellent toute la soirée.

Les jambes belges se font faites lourdes après la pause, tandis que le jeu «auriverde» gagnait en légèreté et en mouvements. Alors la pression a été forte sur les Diables rouges, qui ont plié devant Renato Augusto à la 76e et ont été à plusieurs reprises au bord de la rupture (Firmino/78e, Augusto/80e, Coutinho/84e).

Manque d’énergie

Les Brésiliens ont toutefois trop longtemps manqué d’idées et d’énergie en phase offensive et ont ainsi déçu les derniers espoirs d’un Eldorado décati: l’Amérique du Sud. On ne connaît pas encore le champion du monde 2018 mais une chose est certaine: l’Europe, qui restait sur un triplé inédit dans l’histoire de la compétition – Italie 2006, Espagne 2010 et Allemagne 2014 –, va même signer le quadruplé. Ainsi la planète foot se retrouvera au Qatar, en 2022, vingt ans après le dernier titre sud-américain conquis par le Brésil. Une éternité. Une fatalité? ats

 

Brésil - Belgique 1-2 (0-2)

Kazan: 42 873 spectateurs. Arbitre: Mazic (SRB). Buts: 13e Fernandinho (contre son camp) 0-1. 31e De Bruyne 0-2. 76e Renato Augusto 1-2.

Brésil: Alisson; Fagner, Thiago Silva, Miranda, Marcelo; Paulinho (73e Renato Augusto), Fernandinho, Philippe Coutinho; Willian (46e Firmino), Gabriel Jesus (58e Douglas Costa), Neymar.

Belgique: Courtois; Meunier, Alderweireld, Kompany, Vertonghen; Fellaini, Witsel, Chadli (83e Vermaelen); Lukaku (87e Tielemans), De Bruyne, Eden Hazard.

Notes: le Brésil sans Casemiro (suspendu) ni Danilo (blessé). 8e tir sur le poteau de Thiago Silva. Avertissements: 47e Alderweireld. 71e Meunier (suspendu au prochain match). 85e Fernandinho. 90e Fagner.

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