La Liberté

Vers une crise de l’humanisme?

Publié le 06.12.2022

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Il y a quelques années, s’exprimant à propos de l’intelligence artificielle, le physicien anglais Stephen Hawking (1942-2018) disait que «la création d’une intelligence artificielle (IA) serait l’événement le plus extraordinaire de l’histoire de l’humanité… mais pourrait être l’ultime».

Cette citation du scientifique m’est revenue à l’esprit à la lecture d’une interview du Point consacrée au livre L’aplatissement du monde d’Olivier Roy. Parlant de l’intérêt porté aux mouvements antispécistes, l’auteur se dit préoccupé par la remise en question de la frontière pourtant définie entre l’homme et l’animal.

L’effritement de cette distinction, dit-il, se manifeste aussi chez des scientifiques de l’intelligence artificielle qui prétendent pouvoir créer des «robots sentients» capables, comme les hommes, de ressentir des émotions. Et Olivier Roy d’ajouter qu’«aujourd’hui l’homme ne se situe plus entre l’ange et la bête, mais entre la bête et l’intelligence artificielle, et l’espace qu’il occupe entre les deux se rétrécit. C’est d’une crise de l’humanisme qu’il s’agit», conclut-il.

En définitive, on peut penser que la citation de Hawking était, déjà à l’époque, une mise en garde contre les avancées de l’IA. Et celles qu’Olivier Roy craint aujourd’hui – pensons aux scientifiques japonais avec leurs robots qui «dirigent des entreprises ou soignent dans des EMS» – ont de quoi nous interpeller. Que se passera-t-il si ce type de robots tombe en panne… ou, surtout, en de mauvaises mains? On peut se poser des questions.

Francis Maillard, Marly

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