Le Bilboquet a été secoué, mais n’a pas chaviré. Sur le site internet du café-théâtre fribourgeois, deux mois de travail acharné ont été résumés en deux phrases, épinglées en haut de la page principale et dont La Liberté a pris connaissance mardi: «Suite à d’importants dégâts d’eau dans notre salle, afin d’assurer la sécurité du public et des artistes, voici le programme des prochains spectacles».

Tout a commencé le 29 janvier, selon Mireille Roth, codirectrice du lieu culturel fribourgeois. Elle a accepté de raconter en détail les péripéties vécues par son équipe. «Ce jour-là, nous avons remarqué que de l’eau avait gonflé les plaques du plafond et menaçait de les faire tomber. Nous avions déjà eu des problèmes d’infiltration par le passé. Des travaux étaient prévus, mais cet événement a précipité les choses.»

«Certaines salles de la région ont spontanément proposé de nous accueillir»
Mireille Roth

S’ensuit alors la décision de fermer la salle. «Nous étions inquiets pour nos spectateurs et toutes les personnes qui travaillent au Bilboquet. Et nous n’avons pas regretté ce choix lorsqu’une expertise a confirmé nos craintes et a relevé que des travaux conséquents devaient être entrepris.»

Parallèlement au travail de la régie et des propriétaires, les spectacles devaient continuer. Même sans locaux, pas question pour Mireille Roth et son équipe de mettre fin à la saison du café-théâtre.

Cela est devenu possible grâce à un élan de solidarité. «Certaines salles de la région ont spontanément proposé de nous accueillir. D’autres l’ont accepté lorsque nous les avons contactées. Grâce notamment au Nouveau Monde, REPER ou au Collège Saint-Michel, nous avons pu repousser les autres dates. Seul un spectacle a dû être annulé.» A ce jour, il est encore possible de réserver des billets pour les deux dernières représentations de la saison. Elles se dérouleront au Théâtre Crapouille le 21 avril et à l’Aula du CO de Pérolles le 26 avril.

Catherine d’Oex et les Petits Chanteurs à la gueule de bois dans un cabaret rock à paillettes au Bilboquet

Les portes du Bilboquet devraient rester closes jusqu’à fin septembre. Mais rien n’est certain. Sa direction connaîtra la planification exacte des travaux dans les prochaines semaines. Et espère débuter la prochaine saison début novembre. Entre-temps, un autre défi devra être surmonté. Financier. «Nous louions nos locaux et notre matériel pour des résidences et des ateliers. Cette fermeture nous a donc fait perdre ces revenus, en plus de ceux liés à l’annulation d’un spectacle», explique Mireille Roth. Les assurances devraient prendre en charge une partie de ce manque à gagner. Le reste, le café-théâtre espère le trouver auprès de son public par un financement participatif. Son lancement est prévu dans les prochaines semaines.