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La police va déménager «à l'horizon 2025 ou 2026»

L’ancien bâtiment de l’entreprise Boschung, à Granges-Paccot, devrait accueillir la police de sûreté dans cinq ou six ans. L'éloignement du Ministère public, qui inquiète le député UDC Nicolas Kolly, est relativisé par le Conseil d'Etat.

La police est installée non loin de La Grenette, dans le quartier du Bourg à Fribourg. Plus pour longtemps? © La Liberté - archives
La police est installée non loin de La Grenette, dans le quartier du Bourg à Fribourg. Plus pour longtemps? © La Liberté - archives

MRZ

Publié le 03.01.2020

La Police de sûreté fribourgeoise devrait quitter, dans quelques années, ses locaux de la Grenette à Fribourg, où elle voisine avec le Ministère public. Destination prévue: le bâtiment autrefois occupé par l’entreprise Boschung, à Granges-Paccot, non loin du quartier général de la police cantonale. Pour concrétiser ce déménagement, justifié notamment par le rôle croissant des secteurs techniques dans les opérations (analyse du renseignement, traitement des traces, acquisition de preuves numériques…), le Grand Conseil a approuvé, en septembre 2018, un crédit d’engagement de 11,5 millions de francs. Il comprend l’achat du complexe ainsi qu’un crédit d’étude de 1,7 million.

Répondant à une question du député Nicolas Kolly (udc, Essert), qui s’était enquis du calendrier de réalisation tout en s’inquiétant d’une possible perte de synergies avec le Ministère public, le Conseil d’Etat précise que les besoins de la police de sûreté en termes de locaux et d’infrastructures sont toujours en cours d’analyse. Et ajoute qu’un avant-projet devrait être développé courant 2021, avec en ligne de mire un déménagement à l’horizon 2025/2026. Dans l’intervalle, une demande de crédit de construction sera en principe soumise au Grand Conseil en 2022.

Une distance physique «toute relative»

Concernant les relations avec le Ministère public, le gouvernement cantonal ne partage pas les réticences du député sarinois. Il rappelle que la gendarmerie collabore elle aussi étroitement avec les procureurs. «Et même si elle rayonne de manière décentralisée dans le canton, la relation de travail avec le Ministère public est bonne.» La numérisation des actions administratives et judiciaires transforme en outre davantage la notion de synergie que l’activité dans le terrain, estime le Conseil d’Etat.

Une distance physique toute relative – il n’y a que 4 kilomètres entre la Grenette et le futur bâtiment de la sûreté – peut même avoir des avantages, ajoute-t-il, en avançant l’argument des procédures pénales ouvertes contre des policiers. «Il peut paraître opportun que les magistrats saisis et les policiers entendus ne partagent pas les mêmes espaces de travail pour des questions d’impartialité et de crédibilité.»

Le député Kolly ayant aussi demandé si les principaux intéressés, à savoir les policiers, avaient été consultés au sujet de leur déménagement, le Conseil d’Etat lui répond en substance que non – l’affectation des infrastructures est de la compétence du gouvernement – mais qu’ils ont pu émettre des propositions. Un groupe de travail conduit par le chef de la police de sûreté et par celui des services généraux s’est prononcé en faveur du site Boschung, assure le Conseil d’Etat.

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