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Dix morts lors de nouvelles manifestations au Nicaragua

Les étudiants sont à la pointe de la contestation au Nicaragua. Ils réclament le départ du président Daniel Ortega, un ancien guérillero (archives). © KEYSTONE/AP/ESTEBAN FELIX
Les étudiants sont à la pointe de la contestation au Nicaragua. Ils réclament le départ du président Daniel Ortega, un ancien guérillero (archives). © KEYSTONE/AP/ESTEBAN FELIX


Publié le 16.07.2018


Au moins dix personnes ont été tuées et vingt blessées dans des attaques lancées par les forces gouvernementales dimanche dans plusieurs localités aux mains des rebelles dans le sud du Nicaragua. Le pays est en proie à des troubles depuis avril.

Six civils, dont deux mineurs, et quatre policiers ont trouvé la mort dimanche dans les opérations de policiers et de paramilitaires à Masaya et dans ses environs, selon l'association nicaraguayenne des droits de l'homme. Des habitants ont raconté que ces détachements avaient fait usage de pelleteuses aux premières heures du jour pour y détruire des barricades, attaquant leurs défenseurs.

"Nous sommes attaqués par la police nationale et des auxiliaires de la police armés d'AK-47 et de mitrailleuses dans notre quartier de Monimbo", dans le sud du département de Masaya, a déclaré un habitant. "Nous résistons avec des bombes artisanales et des pierres", a-t-il ajouté.

Epicentre de la protestation

"La situation est grave", "Nous devons ouvrir un couloir (humanitaire) pour évacuer les blessés", a pour sa part assuré le secrétaire de l'association nicaraguayenne des droits de l'homme.

Masaya, la ville la plus rebelle du Nicaragua, est l'épicentre du mouvement de protestation, dont les étudiants sont le fer de lance, lancé le 18 avril contre le gouvernement du président Daniel Ortega.

Le septuagénaire à la tête de son pays depuis 2007, après l'avoir déjà dirigé de 1979 à 1990, est accusé mis en place avec son épouse Rosario Murillo, qui occupe les fonctions de vice-présidente, une "dictature" marquée par la corruption et le népotisme. Ses adversaires demandent des élections anticipées ou son départ.

Près de 300 personnes ont été tuées et 2000 autres ont été blessées depuis avril dans des affrontements entre les forces favorables à M. Ortega et les manifestants, selon des organisations de défense des droits de l'homme. Il s'agit des troubles les plus sanglants au Nicaragua depuis la guerre civile, qui a pris fin en 1990.

ats, afp, reu

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