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Ex-vendeur de voitures de luxe condamné à six ans de prison

L'escroc proposait notamment des Ferrari à des conditions défiant toute concurrence (photo symbolique). © KEYSTONE/EPA FERRARI/FERRARI PRESS OFFICE / HANDOUT
L'escroc proposait notamment des Ferrari à des conditions défiant toute concurrence (photo symbolique). © KEYSTONE/EPA FERRARI/FERRARI PRESS OFFICE / HANDOUT


Publié le 23.01.2019


Un ex-vendeur de voitures de luxe a été condamné mercredi à six ans de prison par le Tribunal de district de Lenzburg (AG) pour escroquerie, gestion fautive et d'autres délits. Il a aussi écopé de 320 jours-amende à 80 francs pour une procédure antérieure.

Le procureur avait requis sept ans de prison. La défense demandait l'acquittement.

La société avec laquelle l'escroc collaborait pour offrir des leasings défiant toute concurrence reçoit, elle, 12 millions de francs à titre de dommages et intérêts. Les autres prétentions civiles ont été renvoyées au civil.

Tout perdu

Lors du procès, le prévenu, un Suisse de 47 ans vivant au Tessin, avait rejeté toutes les accusations à son encontre. Il avait déclaré avoir travaillé correctement et être traité de manière injuste par ses partenaires ainsi que par les autorités. Il avait aussi dit être condamné par avance par les médias et avoir perdu ses amis, sa femme et sa fortune.

Mécanicien de formation, il a monté le garage SAR premium cars à Dintikon (AG). Ferrari, Maserati, Lamborghini, BMW, Porsche ou encore Mercedes: dès 2007, il s'était mis à proposer des crédits-bails (leasings) pour des voitures de luxe.

Leasings détournés

Les leasings étaient réalisés principalement avec la société Fidis Finance (Suisse). Il a détourné ce mode de financement très utilisé dans le marché automobile qui permet la location d'un véhicule et en principe son achat à la fin d'une période déterminée.

Les conditions offertes par SAR premium cars étaient extrêmement avantageuses. Les voitures étaient, par exemple, reprises par le garage avant l'expiration du contrat sans frais de pénalité.

L'entreprise a grandi rapidement. Son chiffre d'affaires était de 140 millions de francs en 2010. L'homme s'occupait des véhicules, sa femme de la comptabilité. Ses clients provenaient des étages supérieurs de banques ou d'assurances. Ils bénéficiaient de rabais spéciaux.

Cette stratégie a causé le surendettement puis l'insolvabilité de la firme. A partir de fin 2010, elle n'a pu poursuivre ses activités que parce que Fidis avait reporté ses obligations de remboursement. Mais quelques mois plus tard, la société de financement a fait retirer tous les véhicules du lieu de vente de SAR premium cars et déposé une plainte pénale.

Faillite

La faillite du garage a été prononcée peu après. Outre de mauvaise gestion, le Ministère public a accusé le patron d'avoir manipulé des documents pour cacher la situation réelle de l'entreprise. Il aurait aussi dissimulé le retour de voitures louées avant de les vendre, imité les signatures de clients ou encore vendu des véhicules avec de faux papiers.

L'enquête a duré six ans. Quelque 376 classeurs fédéraux ont été remplis. Parmi les clients du garage se trouvaient des personnes connues dans toute la Suisse. Face à l'ampleur du dossier, huit personnes supplémentaires ont été engagées au Ministère public argovien, pour un coût de 3,4 millions de francs.

Jugement pas définitif

Le jugement de mercredi n'est pas encore entré en force. Les parties peuvent faire appel.

ats

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