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Hongrie et Autriche commémorent le "cisaillage" du Rideau de fer

L'Autrichien Alexander Schallenberg (à gauche) et le Hongrois Peter Szijjarto (à droite) se sont serré la main par-dessus l'ancienne frontière. © KEYSTONE/EPA MTI/ISTVAN FILEP
L'Autrichien Alexander Schallenberg (à gauche) et le Hongrois Peter Szijjarto (à droite) se sont serré la main par-dessus l'ancienne frontière. © KEYSTONE/EPA MTI/ISTVAN FILEP
Les ministres hongrois Gyula Horn (à droite) et autrichien Alois Mock avaient symboliquement ouvert le Rideau de fer le 27 juin 1989 (archives). © KEYSTONE/AP/BERNHARD J. HOLZNER
Les ministres hongrois Gyula Horn (à droite) et autrichien Alois Mock avaient symboliquement ouvert le Rideau de fer le 27 juin 1989 (archives). © KEYSTONE/AP/BERNHARD J. HOLZNER
Les garde-frontières hongrois avaient commencé à démanteler le Rideau de fer le 2 mai 1989 (archives). © KEYSTONE/AP / KRONEN ZEITUNG/GINO MOLIN
Les garde-frontières hongrois avaient commencé à démanteler le Rideau de fer le 2 mai 1989 (archives). © KEYSTONE/AP / KRONEN ZEITUNG/GINO MOLIN


Publié le 27.06.2019


Les chefs de la diplomatie hongroise et autrichienne ont célébré jeudi les 30 ans du cisaillage symbolique du Rideau de fer par leurs prédécesseurs Gyula Horn et Alois Mock le 27 juin 1989. Ils ont souligné deux approches opposées de la construction européenne.

L'image avait fait le tour du monde et précipité la chute du bloc soviétique: armés de cisailles, le ministre des Affaires étrangères de la Hongrie communiste et son homologue autrichien avaient entaillé la clôture qui avait séparé le continent en deux durant plusieurs décennies.

A cet endroit précis, près de la localité hongroise de Sopron, le Hongrois Peter Szijjarto et l'Autrichien Alexander Schallenberg ont salué jeudi le "courage" de leurs prédécesseurs qui avaient osé briser un tabou.

"Vent d'optimisme"

Mais ils ont aussi illustré des visions très différentes au sein d'une Union européenne confrontée à d'importants tiraillements sur fond de montée des populismes.

"En 1989, il y avait un vent d'optimisme, de courage, de volonté de changement. C'est ce qui manque aujourd'hui au sein de l'UE", a estimé le diplomate autrichien. Il a appelé à "poursuivre et à renforcer le projet européen" avec ses valeurs de "dignité humaine", de "non-discrimination" et d'"Etat de droit".

"Les forces centrifuges au sein de l'Europe ne doivent pas prendre le dessus", à un moment où "apparaît le danger de voir se creuser de nouveaux fossés", a-t-il plaidé.

"Une Europe chrétienne"

Poids lourd du gouvernement national-conservateur de Viktor Orban, M. Szijjarto a à l'inverse mis en avant "la défense des intérêts nationaux" et préconisé une "Europe chrétienne forte formée de nations fières et libres".

Ancien chef de file de l'opposition libérale au régime communiste, M. Orban a fait construire en 2015 une frontière barbelée anti-migrants de plusieurs centaines de kilomètres aux frontières serbe et croate de son pays, la première à faire sa réapparition sur le continent. Il est régulièrement épinglé pour ses atteintes à l'Etat de droit.

Le cisaillage de frontière du 27 juin 1989 avait été orchestré pour les médias afin de donner un écho maximal au démantèlement du Rideau de fer, entamé par la Hongrie dès le 2 mai.

Des dizaines de milliers de réfugiés, principalement est-allemands, avait fui au cours de l'été le bloc de l'Est via la Hongrie et l'Autriche, jusqu'à la chute du Mur de Berlin le 9 novembre 1989.

L'Autriche a adhéré à l'UE en 1995, suivie neuf ans plus tard par la Hongrie.

ats, afp

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