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L'Azerbaïdjan encercle la "capitale" du Nagorny Karabakh

Stepanakert et d'autres régions du Nagorny Karabakh sont privées de la plupart des services de base depuis l'offensive éclair en début de semaine de l'armée azerbaïdjanaise. © KEYSTONE/AP
Stepanakert et d'autres régions du Nagorny Karabakh sont privées de la plupart des services de base depuis l'offensive éclair en début de semaine de l'armée azerbaïdjanaise. © KEYSTONE/AP


Publié le 22.09.2023


Les soldats azerbaïdjanais encerclent vendredi Stepanakert, la "capitale" de la région séparatiste surtout peuplée d'Arméniens du Nagorny Karabakh. La population "se terre dans les caves", craignant des "massacres", a déclaré une porte-parole des autorités locales.

"La situation à Stepanakert est horrible, les troupes azerbaïdjanaises sont partout autour de la ville, elles sont à la périphérie", a déclaré Mme Armine Hayrapetian, qui représente dans la capitale arménienne le centre d'information du "gouvernement" de ce territoire sécessionniste.

"Les gens craignent que les soldats azerbaïdjanais ne puissent entrer dans la ville à tout moment et commencer des massacres", a-t-elle poursuivi.

Services manquants

Stepanakert et d'autres régions du Nagorny Karabakh sont privées de la plupart des services de base depuis l'offensive éclair en début de semaine de l'armée azerbaïdjanaise pour reconquérir cette enclave, a ajouté Mme Hayrapetian.

"Pas d'électricité, pas de gaz, pas de nourriture, pas de carburant, pas de connexions internet ni téléphoniques", "les gens se terrent dans les caves", a-t-elle encore dit.

Les séparatistes arméniens ont accepté de déposer les armes à la suite de combats qui, selon eux, ont provoqué la mort de 200 personnes.

Ils ont eu jeudi en Azerbaïdjan de premiers pourparlers en vue d'une "réintégration" à ce pays. "Nous avons tellement de victimes, de morts et de blessés", a raconté Mme Hayrapetian, sans fournir de détails.

Manifestation à Erevan

Par ailleurs, des manifestants antigouvernementaux sont descendus vendredi dans les rues d'Erevan pour la troisième journée consécutive afin de protester contre la gestion de la crise au Nagorny Karabakh par le gouvernement.

Les partis d'opposition accusent le Premier ministre Nikol Pachinian d'avoir fait trop de concessions à Bakou et réclament sa démission. Des chefs de l'opposition ont également annoncé leur intention de lancer une procédure de destitution au Parlement.

Vendredi matin, de petits groupes de manifestants bloquaient des rues à Erevan, menaçant d'entraver la tenue de la réunion du cabinet de M. Pachinian prévue plus tard dans la journée. La police a arrêté l'opposant Andranik Tevanian, l'un des organisateurs de la manifestation.

Des manifestants ont également demandé au gouvernement de prendre des mesures pour venir en aide à la population arménienne au Nagorny Karabakh et pour les évacuer vers l'Arménie.

Le Premier ministre arménien a fait état de préparatifs pour accueillir quelque 40'000 réfugiés, soulignant que son objectif principal était de "faire en sorte que nos compatriotes aient la possibilité de vivre dans leurs maisons sans crainte et en sécurité".

L'agence de presse officielle azerbaïdjanaise Azertag a rapporté de son côté que Bakou avait envoyé dans la région 40 tonnes d'aide humanitaire et que le président du pays Ilham Aliev avait promis de garantir les droits des Arméniens vivant dans l'enclave.

ats, afp

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