La Liberté

«No Billag» balayée: le suivi en continu

La redevance radio-TV ne disparaîtra pas (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
La redevance radio-TV ne disparaîtra pas (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
Les jeunesses des partis ont défendu la diversité des médias en Suisse. Leurs craintes: que l'initiative "No Billag" ne menace la cohésion nationale et n'aboutisse sur le contrôle des opinions (archives). © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
Les jeunesses des partis ont défendu la diversité des médias en Suisse. Leurs craintes: que l'initiative "No Billag" ne menace la cohésion nationale et n'aboutisse sur le contrôle des opinions (archives). © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
Les Suisses ont balayé l'initiative "No Billag" par environ 71% des voix. © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Les Suisses ont balayé l'initiative "No Billag" par environ 71% des voix. © KEYSTONE/LAURENT GILLIERON
Le directeur général de la SSR, Gilles Marchand, peut respirer (archives). © KEYSTONE/ALEXANDRA WEY
Le directeur général de la SSR, Gilles Marchand, peut respirer (archives). © KEYSTONE/ALEXANDRA WEY
Les artistes s'étaient mobilisés au moyen d'un appel diffusé sur le site www.no-culture.ch. © bl
Les artistes s'étaient mobilisés au moyen d'un appel diffusé sur le site www.no-culture.ch. © bl
Pour le président du Conseil national, Dominique de Buman, le résultat de la votation n'est pas un blanc-seing (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
Pour le président du Conseil national, Dominique de Buman, le résultat de la votation n'est pas un blanc-seing (archives). © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
La SSR fera son chemin et pourra se moderniser, selon le conseiller national socialiste Roger Nordmann. © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
La SSR fera son chemin et pourra se moderniser, selon le conseiller national socialiste Roger Nordmann. © KEYSTONE/ANTHONY ANEX
Doris Leuthard en chemin pour la conférence de presse sur l'initiative "No Billag".
Doris Leuthard en chemin pour la conférence de presse sur l'initiative "No Billag".


Publié le 04.03.2018


Après une campagne très intense, le "non" des Suisses dimanche à l'initiative "No Billag" visant à supprimer la redevance radio-TV est clair: 71% ont rejeté le texte. Le suivi en continu par l'Agence télégraphique suisse (ats) des résultats et des réactions à ce vote.

17h30: Six communes ont dit "oui"

L'initiative populaire No Billag a mobilisé les électeurs dimanche. Avec 54%, la participation se situe au-dessus de la moyenne.

Seules six communes n'ont pas suivi le mouvement général. A Zwischenberger (VS), 68% des votes étaient en faveur de l'initiative. A Alpthal (SZ), Unteriberg (SZ), Vorderthal (SZ), Raperswilen (TG), Trasadingen (SH) le vote était plus serré.

17h05: Statu quo?

"Beaucoup de monde se demande si tout va rester comme aujourd'hui", a lancé Doris Leuthard. La conseillère fédérale a entendu a plusieurs reprises des phrases comme: "Plus le rejet est élevé et moins il y aura de changements". Mais le Conseil fédéral est déjà actif.

"Le gouvernement a déjà lancé les travaux pour une loi sur les médias électroniques. La facture de la redevance sera réduite à 365 francs par an pour les ménages. Et la SSR ne pourra pas empocher plus de 1,2 millard par an. Elle devra économiser dès l'année prochaine."

16h45: Service à la société

Pour la conseillère fédérale en charge du dossier, Doris Leuthard, le résultat du vote montre clairement que la population ne veut pas de radios et de télévisions purement commerciales. Les Suisses veulent bénéficier d'une offre diversifiée et indépendante, a-t-elle dit lors de la conférence de presse. Les habitants de toutes les régions sont également prêts à payer pour un service public.

Les résultats démontrent la confiance dont jouissent la SSR et les médias privés et réginaux. Toutefois, "cela ne doit pas empêcher de réfléchir aux ajustements qui s'imposent", rappelle Mme Leuthard.

16h30: Des millions d'économies

La SSR engage un plan d'économies de plusieurs dizaines de millions de francs. La SSR va évoluer, a assuré son directeur Gilles Marchands devant les médias à Berne. Le résultat du scrutin "n'est pas un aboutissement pour la SSR, c'est un début.

"Nous allons essayer de toucher le moins possible à l'offre afin de ne pas affaiblir le programme ni le mandat que nous avons", a-t-il dit à ats-vidéo. Les économies seront faites d'abord sur les frais d'infrastructures, d'équipements, d'IT, administratif.

Ce plan "ambitieux" représente environ 80 millions, estime M. Marchand. S'ajoutent encore 20 millions qui seront réinvestis dans des offres intéressantes qui permettent de mieux se différencier des acteurs commerciaux. Des emplois seront également touchés, a concédé M. Marchand. Il est toutefois prématuré d'avancer des chiffres.

Le plan permettra à la SSR de se concentrer davantage sur "trois missions prioritaires": fournir une information indépendante et équilibrée dans les quatre langues nationales, proposer des productions culturelles diversifiées - notamment dans le domaine du film et des séries suisses, et adapter son offre numérique aux besoins de la société grâce à une plate-forme multilingue.

16h15: Balayée par 71,6%

Pas moins de 71,6% des votants ont rejeté le texte. Et tous les cantons ont dit "non".

Les refus les plus forts sont essentiellement venus de Suisse romande. Neuchâtel a repoussé l'initiative par 78,3%. Il est suivi par le Jura (78,1%), Fribourg (77,6%) et les Grisons (77,2%). Le rejet de "No Billag" atteint 76,5% dans le canton de Vaud, 75,1% à Berne et 74,8% à Genève.

Schwyz n'a repoussé "No Billag" que par 62,4%, juste derrière Schaffhouse (62,7%). Seuls 65,5% des Tessinois ont rejeté le texte, alors que la Suisse italienne est la principale bénéficiaire de la redistribution des ressources au sein de la SSR. Saint-Gall, Thurgovie, Argovie, Glaris, Zoug, Nidwald, les deux Appenzell, Uri, Obwald et Soleure sont aussi au-dessous de la barre de 70%.

16h00: L'UDC "en avance"

Malgré le rejet net de l'initiative No Billag, l'UDC retire des aspects positifs de cette votation. Le scrutin ouvre la discussion autour de la SSR. Durant la campagne, aussi bien la SSR que le Conseil fédéral et les partis ont fait des promesses et des compromis.

"Nous étions en avance sur notre temps", a dit à l'ats la conseillère nationale Natalie Rickli (UDC/ZH) en faisant référence à des revendications exprimées depuis longtemps par son parti. Désormais, l'UDC est soutenue par des acteurs d'autres bords.

15h35: "Arrêter ce cirque"

Pour Roger Nordmann (PS/VD), "avec plus de 70% de non le message est clair: la population veut maintenir la SSR. Il faut arrêter ce cirque d'attaques permanentes", a-t-il dit à ats-vidéo. Elle fera son chemin et pourra se moderniser, estime le conseiller national.

Il y a sûrement des points à améliorer, concède-t-il. Mais la première chose est d'avoir un cadre stable, ce que le peuple suisse a confirmé dimanche.

Il y a une attente de médias de service public, une volonté d'avoir de l'information, de la culture, un accès aux compétitions à un prix abordable. La population a compris que la redevance ce n'est pas que la SSR, mais aussi tous les médias régionaux qui sont une pierre importante dans le paysage médiatique, a également souligné Raphaël Comte (PLR/NE).

15h25: Désamour pour la SSR

Le désamour de la population concernant la SSR existe depuis toujours même s'il ne s'est jamais concrétisé dans les urnes. L'initiative populaire "No Billag" est le cinquième texte anti-redevance à échouer.

Une fois seulement, les opposants de la taxe ont failli gagner: le 14 juin 2015, le peuple a accepté de justesse, par 50,08% des voix, la révision de la loi sur la radio et la TV généralisant la redevance, grâce au soutien de la Suisse romande. La révision visait à abaisser le montant de la redevance pour les ménages, mais la discussion a surtout porté sur le service public et ses programmes.

15h15: Rediscuter la SSR

La SSR doit se réformer et cesser de faire de l'obstruction, réclame l'Union suisse des arts et métiers (usam). Des économies doivent intervenir à court terme. La discussion n'est pas terminée.

Désormais, le contenu et l'ampleur du service public doivent être rediscutés franchement. Et il y aura de la pression au niveau politique, selon le président de l'usam Jean-François Rime, interrogé par ats-vidéo: "les autres partis se montrent tous ouverts à la discussion, sauf le PS."

Les promesses faites durant la campagne de votation doivent être tenues, écrit la faîtière des PME dans un communiqué. "Les économies d'au moins 80 millions de francs annoncées par le président de la SSR Jean-Michel Cina doivent intervenir à court terme, d'ici 2019 déjà".

15h00: Conséquences funestes

Pour Philippe Zahno, président des radios régionales, le résultat est un soulagement après un combat intense. "Il y a six mois on nous donnait quasi perdants", a-t-il dit à ats-vidéo.

La campagne pour un "non" est allée au fond des choses. Elle a expliqué aux citoyens quelles seraient les conséquences d'une initiative qui intellectuellement pouvait être intéressante mais dont les conséquences étaient funestes, a-t-il rappelé. Maintenant, la branche des médias doit prendre les choses en main.

14h45: Un non clair n'est pas un blanc-seing

Le débat sur un service public fort est clos, estime Dominique de Buman, président du National. Mais le résultat de la votation n'est pas un blanc-seing, prévient le PDC fribourgeois. Il y a des efforts à faire sur le plan de la gestion et de la bonne gouvernance.

"Le peuple a reconnu qu'un produit comme celui proposé par la SSR et les radios et télés locales a un prix", indique Dominique de Buman à l'ats. Mais attention, prévient le Fribourgeois. "Il y a des choses à corriger. Il faut tirer les leçons d'un débat qui n'est pas venu pour rien."

14h35: Les artistes soufflent

Les artistes suisses peuvent souffler. Ce résultat très clair dépasse les attentes des artistes, qui s'étaient fortement mobilisés contre l'initiative, a indiqué à l'ats Oliver Heimgartner, chef de campagne.

"Nous avons pu informer au maximum le grand public du danger que représente 'No Billag' pour la culture", a-t-il ajouté. Et M. Heimgartner de rappeler que la SSR, comme les télévisions et radios privées financées par la redevance, diffusent tous les jours des chansons ou films suisses, ou parlent de littérature suisse.

14h15: 1 francs par jour

Si le débat sur le service public n'est pas clos, une décision a déjà été prise: la redevance radio-TV va baisser l'année prochaine.

La redevance coûte actuellement 451 francs par an et par ménage. Avec sa généralisation en 2019, elle sera ramenée à 365 francs. Pour les ménages collectifs (homes pour personnes âgées, communautés d'étudiants), la facture s'élèvera à 730 francs.

Pendant cinq ans, les ménages qui ne disposent d'aucun moyen de capter les programmes de radio ou de télévision pourront demander à être exonérés. La taxe sera prélevée par la société Serafe.

14h00: Rejet des cantons

"No Billag" a été rejeté à la majorité des cantons.

13h50: Redéfinir la mission de la SSR

Le rejet de "No Billag" est une bonne chose. Mais le rôle et la mission de la SSR doivent être redéfinis, exigent les éditeurs privés alémaniques (Schweizer Medien). Il faut arrêter l'expansion de la SSR.

Il y a besoin d'agir. La SSR doit avant tout mettre l'accent sur l'information. Et ne pas concurrencer les offres des médias privés, notamment dans le domaine de la publicité en ligne, exigent les éditeurs.

13h40: Valaisans et Fribourgeois disent "non"

Après le dépouillement des votes des trois quarts des communes valaisannes, les votants refusent l'initiative à une majorité de plus de 70%.

Le canton de Fribourg devrait lui aussi refuser le texte à une forte majorité. Après dépouillement des votes dans 80 communes sur 137, le non récolte plus des trois quarts des suffrages.

13h35: Une initiative trop ambitieuse

"L'initiative était trop ambitieuse", pour Nicolas Jutzet, membre du comité d'initiative à la RTS. Mais "nous sommes satisfaits du débat qui a eu lieu et des promesses de réforme". Le rejet n'est pas une surprise.

Le premier débat a permis de briser des tabous et appellera d'autres décisions, selon le jeune PLR neuchâtelois. Un premier jalon a été posé et le sujet reviendra sur l'arène politique. "Si on exerce à l'avenir une pression politique sur la SSR, elle va devoir se réformer et devenir plus transparente", a dit à l'ats Frédéric Jollien, responsable communication du comité d'initiative.

13h20: "Un signe fort"

Le rejet de l'initiative "No Billag" est "un signe fort pour le service public, les radios et télévisions régionales privées ainsi que la société suisse", a déclaré à l'ats Gilles Marchand, directeur de la SSR. Cette dernière prend note des critiques constructives et ne restera pas immobile à l'avenir.

"Le scrutin n'était pas du tout joué d'avance", a affirmé M. Marchand. Et de saluer le fait que cette initiative ait suscité "un vrai débat, une réflexion profonde". Avec ce "non" à "No Billag", le peuple suisse a montré qu'il se souciait du service public et du destin des radio et télévisions régionales privées, a-t-il ajouté.

13h10: "Un jour de joie"

Après une campagne émotionnelle, le camp des opposants à l'initiative est soulagé. "La solidarité a joué un rôle central", a dit le conseiller national Martin Candinas (PDC/GR) au micro de la RTS. Toutes les régions sont fières de la situation des médias, selon lui. Et d'ajouter: "Nous voulons des changements là où il y a des problèmes, mais pas de décisions extrêmes."

13h00: Le Jura vers un "non"

L'initiative No Billag devrait aussi être rejetée à une forte majorité dans le canton du Jura. Après le dépouillement des bulletins de vote dans environ un tiers des communes, le non s'élève à 75,3%. Aucune commune n'accepte pour le moment l'initiative.

12h45: Pas de "Röstigraben"

Les Romands et les Suisses alémaniques ont voté pareil. Selon la première projection de gfs.bern l'initiative a été balayée par 71% des voix.

Après dépouillement de 51% des bulletins, le canton de Vaud se dirige vers un large refus de l'initiative No Billag. Seuls 24,02% des votants accepteraient l'initiative prônant la suppression de la redevance radio-tv, alors que 75,98 % la rejettent.

Le canton de Neuchâtel s'apprête aussi à rejeter dimanche massivement l'initiative No Billag. Après le décompte des voix dans 16 communes sur 31, le pourcentage de non s'élève à environ 83%. Le canton de Genève a plébiscité l'audiovisuel public avec 74,7% de "non".

Malgré des sondages plus serrés au Tessin, plus de deux tiers des votants ont rejeté le texte.

12h35: "Non" des cantons alémaniques

Les cantons de Bâle-Ville et de Lucerne sont en train de rejoindre le camp des opposants à l'initiative No Billag. Après le décompte des votes par correspondance, les non de Bâle-Ville se situe autour des 73%. Pour Lucerne, la tendance est à environ 72% de non après le décompte de 61 des 83 communes.

Les cantons de Thurgovie, Argovie, Soleure, Saint-Gall et Nidwald penchent également tous pour le rejet de l'initiative No Billag. La proportion des non se situe à ce stade entre 65 et 70% des voix. Les Grisons s'y sont opposés avec force et 77% des voix.

12h25: "Un résultat impressionnant"

Le rejet se situerait autour de 70%. "On ne voulait pas d'un démantèlement", a dit la conseillère nationale Géraldine Marchand-Ballet (PDC/VS) en direct sur la RTS. La population a pris conscience des dangers et elle a pu clairement se positionner.

12h00: Les bureaux de vote ont fermé

La redevance radio-TV ne disparaîtra pas. L'initiative dite "No Billag" devrait être clairement rejetée dimanche selon les projections de l'institut gfs.bern, diffusées par la SSR. La Chancellerie de Genève a dépouillé 95% des bulletins: le résultat est clair avec plus de 74% de non.

Selon une première projection dimanche à midi, le canton de Zurich rejette l'initiative No Billag. Le non se situerait autour de 70% des voix.

11h55: Les premiers dépouillements

Les premiers bulletins ont été dépouillés. Et la tendance se confirme. A Evolène (VS), 78% des habitants soutiennent la redevance et ont glissé un non dans l'urne, selon un tweet d'Yvan Maistre, conseiller communal. Les premiers résultats des communes argoviennes vont dans le même sens.

11h35: un vote crucial

La SSR focalise toutes les attentions, mais n'est pas la seule à trembler en attendant les premiers résultats qui devraient tomber vers midi. 21 radios locales et 13 télévisions régionales reçoivent aussi une part de la redevance.

Le texte voudrait empêcher, dès l'année prochaine, la Confédération de prélever une redevance de réception, subventionner une chaîne de radio ou de télévision ou en exploiter en temps de paix. Selon les derniers sondages l'initiative serait rejetée. Quel que soit le résultat, le débat sera loin d'être fini dimanche soir.

ats

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