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Parmi les animaux vivants, l'éponge est notre plus ancien ancêtre

Une éponge de deux mètres de haut a été découverte en 2009 à 2197 m de profondeur près de la côte de Tasmanie (archives). © KEYSTONE/EPA/CSIRO/HO
Une éponge de deux mètres de haut a été découverte en 2009 à 2197 m de profondeur près de la côte de Tasmanie (archives). © KEYSTONE/EPA/CSIRO/HO


Publié le 01.12.2017


Les éponges de mer sont bien la plus ancienne lignée de tous les animaux vivants de la Terre, ont conclu des chercheurs. Leur étude, publiée jeudi dans la revue scientifique américaine Current Biology, met fin à l'un des débats scientifiques les plus passionnés.

De récentes analyses génomiques avaient mené à plusieurs conclusions laissant les scientifiques perplexes et incapables de trancher la question de savoir qui, des éponges ou des cténophores, des organismes marins carnivores transparents plus complexes morphologiquement, étaient le plus ancien de nos ancêtres, expliquent les chercheurs.

Mais une nouvelle étude menée par le professeur David Pisani de la faculté des sciences biologiques et de la terre de l'université britannique de Bristol a pu déterminer avec un bon degré de certitude que les éponges étaient bien le plus ancien animal vivant.

Les scientifiques ont recouru à des techniques statistiques de pointe (Posterior Predictive Analyses) pour tester la validité des modèles sur l'évolution des organismes couramment utilisés en phylogénétique pour étudier l'évolution des premiers animaux.

Evolutions complètement différentes

Ils ont constaté que les meilleurs modèles favorisaient les éponges pour être à la base de l'arbre généalogique de tous les animaux de la Terre.

"En fait, les hypothèses sur le fait de savoir laquelle de ces deux espèces est apparue la première suggèrent des évolutions complètement différentes des organes clés des animaux comme les systèmes nerveux et digestif", explique le professeur Pisani.

"De ce fait, connaître l'ordre d'apparition de ces deux espèces à la racine de l'arbre animal est fondamental pour comprendre notre propre évolution et les origines de caractéristiques importantes de l'anatomie animale", précise-t-il.

La phylogénomique, qui consiste à utiliser des données génomiques en phylogénétique, est une science relativement nouvelle, pointent ces chercheurs.

Des indications favorisant les cténophores comme plus ancienne lignée animale étaient apparues en 2008 dans la première analyse phylogénomique étendue sur les origines animales.

"Nous avons désormais de meilleurs outils d'analyse et donnée, ce qui fait que cette dernière étude remet sérieusement en question le statu quo sur cette question", résume le professeur Pisani.

ats, afp

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