La Liberté

Nouvelles sanctions américaines contre Moscou, Kiev exige des armes

La Russie marque chaque année le 23 février la journée des "défenseurs de la patrie". (archives) © KEYSTONE/EPA/MAXIM SHIPENKOV
La Russie marque chaque année le 23 février la journée des "défenseurs de la patrie". (archives) © KEYSTONE/EPA/MAXIM SHIPENKOV
La Russie marque chaque année le 23 février la journée des "défenseurs de la patrie". (archives) © KEYSTONE/EPA/MAXIM SHIPENKOV
La Russie marque chaque année le 23 février la journée des "défenseurs de la patrie". (archives) © KEYSTONE/EPA/MAXIM SHIPENKOV
Pour le président américain Joe Biden, les Etats-Unis ne peuvent pas "tourner le dos maintenant" à l'Ukraine (archives). © KEYSTONE/AP/Manuel Balce Ceneta
Pour le président américain Joe Biden, les Etats-Unis ne peuvent pas "tourner le dos maintenant" à l'Ukraine (archives). © KEYSTONE/AP/Manuel Balce Ceneta


Publié le 23.02.2024


Les Etats-Unis ont annoncé vendredi de nouvelles sanctions contre la Russie. Mais ce sont des missiles et des avions de combat que Volodymyr Zelensky a réclamés d'urgence face à la poussée russe dans l'est de l'Ukraine.

A Moscou, Vladimir Poutine a de son côté vanté les livraisons croissantes de missiles, de drones, de blindés, d'artillerie et d'autres armements produits par l'industrie de son pays à l'armée russe, engagée selon lui dans une lutte victorieuse "pour la vérité et la justice". Et ce tout en rendant hommage aux "authentiques héros du peuple" russe combattant en Ukraine.

Le président ukrainien, qui a qualifié cette semaine d'"extrêmement difficile" la situation sur le front est, a demandé à ses alliés occidentaux de livrer le plus rapidement possible de nouveaux systèmes de défense antiaérienne et les avions de combat promis de longue date.

"Débloquer le ciel"

"Ce qui est important, c'est que toutes les décisions soient prises à temps", a-t-il souligné à Lviv (ouest). "La chose la plus importante est de débloquer le ciel. La défense antiaérienne et les (...) avions y contribueront", a-t-il ajouté à un moment où son pays est confrontée à des vagues de missiles de croisière, de missiles balistiques et de drones explosifs qu'il s'épuise à intercepter.

Fragilisée par l'échec de la contre-offensive qu'elle a déclenchée l'été dernier et un manque croissant de munitions et de soldats, l'armée ukrainienne a dû se résoudre la semaine dernière à céder la ville d'Avdiïvka (est), après des mois de combats acharnés.

M. Zelensky a estimé que les retards dans les fournitures d'armes avaient contribué au fait que la contre-attaque ukrainienne n'avait pas réussi.

Des F-16 "avant l'été"

A ses côtés, la première ministre danoise Mette Frederiksen, dont le pays a été l'un des premiers à annoncer l'envoi à Kiev d'avions de chasse de fabrication américaine F-16, a espéré que les premiers pourraient arriver en Ukraine "avant l'été". Elle a appelé les pays occidentaux à "donner davantage" à l'Ukraine et à "tenir" leurs promesses face à une Russie qui "se réarme et bâtit une économie de guerre".

Sur le front, les hommes, épuisés, manquent de munitions d'artillerie. Les armes, "vous savez, eux ils ont des usines qui en produisent et nous ? On mendie pour avoir des armes", lâche Oleksiï, un soldat de retour des tranchées non loin d'Avdiïvka.

A Bruxelles, l'Union européenne s'est dite "plus que jamais" unie derrière l'Ukraine et a promis de poursuivre son soutien "politique, militaire, financier, économique, diplomatique et humanitaire" pour aider l'Ukraine à "se défendre, protéger son peuple, ses villes et ses infrastructures essentielles, rétablir son intégrité territoriale (...) et mettre fin à la guerre".

Sanctions américaines

Les dirigeants de l'UE ont validé début février une enveloppe supplémentaire de 50 milliards d'euros pour l'Ukraine. Mais c'est aujourd'hui l'aide militaire américaine, bloquée au Congrès par les élus républicains sous la houlette de Donald Trump, qui manque cruellement aux Ukrainiens.

Faute de réussir dans l'immédiat à surmonter ce blocage, Joe Biden a annoncé vendredi la plus importante salve de sanctions américaines depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie il y a deux ans, répondant au premier chef à la mort en détention la semaine dernière de l'opposant russe Alexeï Navalny.

Washington a ciblé plus de 500 individus et organisations dans différents pays (dont la Chine et l'Allemagne). Le département du Commerce a, lui, ajouté 93 entreprises à sa liste noire, portant le total à plus de 4000.

"Si Poutine ne paye pas le prix de la mort et de la destruction qu'il répand, il continuera", a souligné le président américain. Il a fait état de sanctions ciblant "des individus liés à l'emprisonnement de Navalny" mais aussi le "secteur financier russe, l'industrie de défense, les réseaux d'approvisionnement et les auteurs de contournement des sanctions, à travers plusieurs continents" et dans nombre de pays dont la Chine et l'Allemagne.

"Pas tourner le dos" à Kiev

"Nous ne pouvons pas tourner le dos maintenant", car Vladimir Poutine "compte là-dessus", a-t-il encore dit. Moscou a réagi en dénonçant une ingérence "cynique" destinée à diviser les Russes avant la présidentielle de la mi-mars qui doit voir Vladimir Poutine réélu triomphalement.

Devant l'Assemblée générale de l'ONU, le ministre ukrainien des affaires étrangères Dmytro Kulbea a accusé la Russie d'"ignorer la volonté de la majorité mondiale" et de "continuer son agression". Il a appelé tous les Etats membres à participer à une conférence pour la paix qui doit être organisée en Suisse.

Ignazio Cassis a précisé que cette réunion aurait lieu "d'ici l'été". Le chef de la diplomatie suisse a toutefois souligné qu'il s'agirait d'une "conférence de haut niveau" et non plus d'un sommet comme le souhaitait Kiev.

Poursuite des frappes

En attendant, les frappes contre l'Ukraine continuent. L'état-major de l'armée ukrainienne a signalé vendredi des attaques nocturnes de drones et de missiles russes. Un bombardement a fait trois morts à Odessa (sud), selon la police.

Les Russes ont par ailleurs procédé à une centaine d'attaques ces dernières 24 heures sur le front Est, dont près de la moitié autour de Mariïnka, un nouveau "point chaud" avec la zone d'Avdiïvka, a noté vendredi l'armée ukrainienne.

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11