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Recul des inscriptions dans les écoles de musique

Les cours d'instruments à vents, comme les cuivres, et de chant ont connu des baisses d'inscriptions en raison du coronavirus (image symbolique). © KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS
Les cours d'instruments à vents, comme les cuivres, et de chant ont connu des baisses d'inscriptions en raison du coronavirus (image symbolique). © KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS


Publié le 24.06.2021


Les écoles de musique suisses ont été impactées par la pandémie de Covid-19: le nombre d'inscrits a baissé au semestre d'automne 2020/2021. S'il y a eu moins de nouveaux élèves dans les cours de chant ou d'instruments à vent, il y en a eu plus dans les cours de piano.

Plus de la moitié des écoles de musique ont enregistré des reculs dans l'enseignement instrumental et vocal individuel au semestre passé, par rapport à la même période de l'année précédente. Ces baisses ont parfois dépassé les 10%, selon une enquête réalisée par l'Association suisse des écoles de musique (ASEM) et la Haute Ecole spécialisée de Lucerne.

Les reculs ont été moins marqués dans d'autres formes d'enseignement, comme les offres pour ensembles et grandes formations ou le domaine préscolaire. Environ une école de musique sur trois a enregistré des baisses dans ces domaines. A noter que certaines formes de cours, comme l'enseignement en grands groupes, ont été par moments simplement annulées.

Les écoles de musique ont globalement maintenu leur offre pendant la pandémie. Même si certains cours ont eu lieu par moments en ligne, souligne l'ASEM.

Moins de chant, plus de piano

Un peu plus d'un quart de ces écoles ont vu le nombre d'inscriptions reculer dans l'enseignement du chant; un peu moins de 11% attribuent ce recul à une tendance pluriannuelle. La moitié de ces écoles ont enregistré des baisses de fréquentation dans les bois et les cuivres; au moins 14% estiment que la pandémie y est pour quelque chose.

Le chant choral et la pratique d'instruments à vent ont particulièrement été touchés par le renforcement des mesures sanitaires, et les risques potentiels de contamination dans ces domaines ont été médiatisés, selon Marc-Antoine Camp, de la Haute Ecole spécialisée de Lucerne, cité dans le communiqué.

Au contraire, l'apprentissage du piano a profité du semi-confinement, alors qu'il était "déjà en vogue avant la pandémie", relève M. Camp. Les écoles de musique évaluent à près de 10% l'augmentation du nombre d'inscriptions liées au coronavirus.

Peu de soutien financier

Quelque 60% des écoles de musique ont indiqué dans le sondage n'avoir bénéficié jusqu'ici d'aucun soutien financier extraordinaire, alors qu'environ 21% d'entre elles en ont obtenu un. Environ 13% des contributions publiques ont visé à couvrir la réduction des horaires de travail. Près de 11% de ces écoles ont utilisé leurs propres réserves pour faire face aux besoins immédiats.

Pour enrayer le recul, la plupart des écoles de musique ont pris des mesures, jugées "positives": près des trois quarts d'entre elles ont accordé des délais d'inscription flexible et presque la moitié ont proposé des offres découvertes élargies.

Une mesure jugée en revanche "peu efficace" a été de faire découvrir les différents instruments via les canaux numériques. "Le principal intérêt de ce genre de présentation est que l'on peut essayer soi-même les instruments", explique M. Camp.

Mesures encore plus ciblées à l'avenir

L'enquête a été menée auprès de 391 écoles de musique rattachées à l'ASEM. Et 219 directrices et directeurs d'écoles de musique ont donné des informations sur leur situation.

Les résultats de ce sondage doivent permettre de prendre des mesures encore plus ciblées contre le recul des inscriptions. "Les répercussions de la pandémie font pression sur l'accès à la formation musicale en tant que partie d'une éducation globale, et menacent l'égalité des chances", déclare Christine Bouvard Marty, président de l'ASEM, citée dans le communiqué.

ats

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