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Soutien au directeur général de Raiffeisen confirmé

"Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser traîner cette affaire durant trois ans", a relevé vendredi en conférence de presse le président ad interim de Raiffeisen Pascal Gantenbein. © KEYSTONE/WALTER BIERI
"Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser traîner cette affaire durant trois ans", a relevé vendredi en conférence de presse le président ad interim de Raiffeisen Pascal Gantenbein. © KEYSTONE/WALTER BIERI


Publié le 09.03.2018


Le président ad interim du conseil d'administration de Raiffeisen Pascal Gantenbein a confirmé son soutien à Patrik Gisel, le directeur général de la banque secouée par l'affaire Pierin Vincenz. M. Gisel bénéficie de l'entière confiance de l'organe de surveillance.

En démissionnant jeudi avec effet immédiat de la présidence du conseil d'administration du 3e groupe bancaire helvétique, Johannes Rüegg-Stürm assume sa responsabilité. Il contribue ainsi à faire la lumière sur le passé, tout en ouvrant la voie à un renouvellement et un rajeunissement de l'organe de surveillance, a déclaré M. Gantenbein vendredi devant la presse à Zurich.

M. Gantenbein a précisé que M. Rüegg-Stürm a démission de son plein gré, sans aucune intervention de l'Autorité de surveillance des marchés financiers (FINMA). L'ex-président n'est pas visé par la procédure du gendarme des marchés financiers, ni par l'enquête du Ministère public de Zurich.

Revenant brièvement sur sa démission, M. Rüegg-Stürm a indiqué qu'elle visait à démontrer qu'il assumait sa part de responsabilité. Regrettant la tournure que les événements ont pris, l'ancien président a ajouté que le conseil d'administration a soigneusement étudié les mesures les plus à même de résoudre la crise actuelle.

Personnalité indépendante

Dans ce contexte, il est décisif qu'une personnalité indépendante et libérée du poids du passé mène la tâche visant à faire toute la lumière sur les faits qui concernent la banque, a ajouté M. Rüegg-Stürm. M. Gantenbein est professeur en gestion financière à la faculté de sciences économiques de l'Université de Bâle.

Ayant rejoint le conseil d'administration après le départ de l'ancien directeur général de Raiffeisen, Pierin Vincenz, M. Gantenbein a souligné plusieurs fois qu'il ne disposait actuellement d'aucun élément mettant en cause le successeur de M. Vincenz, Patrik Gisel.

Dans une de ses rares interventions, M. Gisel s'est dit convaincu d'avoir mis en oeuvre le bon processus pour assurer la transparence. M. Gisel a réaffirmé n'avoir à aucun moment soupçonné des actes illicites. Les éléments qui sont apparus au grand jour reflètent les progrès réalisés en matière de gouvernance. Actuellement, cela ne pourrait plus se passer.

Le directeur général de Raiffeisen, en poste depuis octobre 2015, a salué le travail entrepris pour faire la lumière sur les transactions effectuées par son prédécesseur.

Enquête externe

M. Gantenbein a fait part de la volonté du conseil d'administration de faire appel à une tierce partie en vue d'enquêter sur l'ensemble des activités de la banque. Actuellement, la réflexion porte sur l'identité du mandataire chargé de cet examen.

A ce titre, il est primordial que le mandataire n'ait pas entretenu de liens avec Raiffeisen et qu'il dispose des ressources nécessaires en vue de travailler rapidement. "Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser traîner cette affaire durant trois ans", a noté M. Gantenbein.

Pour mémoire, Pierin Vincenz fait l'objet d'une procédure pénale pour gestion déloyale. Patron de Raiffeisen de 1999 à 2016, il est actuellement en détention préventive. L'enquête fait suite à une plainte pénale déposée fin 2017 par l'émetteur de cartes de crédit Aduno, société contrôlée à 25% par la banque et dont M. Vincenz a présidé le conseil d'administration entre 1999 et 2017.

Aduno reproche notamment à M. Vincenz de s'être enrichi personnellement lors de plusieurs acquisitions, notamment celle de la société d'investissement Investnet, revendue depuis par Raiffeisen. Le Grison, ex-star du paysage bancaire helvétique, conteste les accusations portées à son encontre.

Investigations de la FINMA

Par ailleurs, une procédure de l'Autorité de surveillance des marchés financiers (FINMA) est toujours en cours contre la banque. Celle-ci examine plusieurs questions en lien avec la gouvernance d'entreprise du groupe bancaire st-gallois et ses acquisitions.

ats

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