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Un rail "trop faible" à l'origine du déraillement de 2017 à Berne

Le déraillement en gare de Berne en mars 2017 n'avait pas fait de blessés, mais le trafic avait été fortement perturbé (archives). © KEYSTONE/LUKAS LEHMANN
Le déraillement en gare de Berne en mars 2017 n'avait pas fait de blessés, mais le trafic avait été fortement perturbé (archives). © KEYSTONE/LUKAS LEHMANN


Publié le 16.07.2019


L'aiguillage, qui s'est rompu et fait dérailler un train le 29 mars 2017 en gare de Berne, était trop faible pour sa charge quotidienne. Il présentait des signes de fissure, indique le SESE dans son rapport final.

"Le profil du rail de la lame d'aiguillage était 'trop faiblement dimensionné' pour faire face aux contraintes élevées provoquées par un trafic fréquent, en particulier avec les trains à deux étages", indique le Service suisse d'enquête de sécurité (SESE) dans son rapport publié mardi.

Combiné aux dommages déjà existants et à son affaissement, le rail n'a pas pu résister aux charges. Selon la base de données des CFF, l'aiguillage concerné est utilisé 51'000 fois par an. Le profil de rail installé à cet aiguillage n'aurait dû être utilisé qu'avec de faibles charges ou dans des cas exceptionnels. Mais avec 140 passages par jour, la valeur d'une "faible charge" a été dépassée, écrit le SESE.

Le profil du rail utilisé correspond certes aux spécifications internes des CFF. Le SESE recommande toutefois lors d'une rénovation de la voie d'utiliser un profil de rail plus large et plus résistant à hauteur de cet aiguillage.

Dommages invisibles

Les CFF n'ont pas pu constater les dommages déjà existants - une "rupture de fatigue" - lors des différents contrôles. L'examen par ultrasons n'a techniquement pas permis de détecter les zones extérieures et le dessous du patin du rail.

Lors des inspections périodiques, l'accent a été mis sur les dommages à la surface du rail. Le patin du rail n'avait en outre pas encore été considéré comme un point faible. Les valeurs limite d'affaissement de l'aiguillage n'avaient pas été dépassées.

Les CFF ont eux-mêmes décrit le déraillement comme un "cas isolé", résultant d'une combinaison de facteurs, à savoir les dommages déjà existants, l'affaissement de l'aiguillage et la surcharge de la voie. Pour éviter un nouveau cas, l'ex-régie fédérale teste actuellement un nouveau modèle d'aiguillage avec un profil de rail plus large. Elle a également procédé à des mesures supplémentaires des aiguillages dans les gares.

Pas de blessés

Le 29 mars 2017, un convoi de la compagnie du BLS était sorti des voies en quittant la gare de Berne. Aucun wagon ne s'était toutefois couché sur la voie. Il n'y avait pas eu de blessés, mais le trafic avait été fortement perturbé.

Nonante passagers se trouvaient dans le train lors de l'accident. Ils avaient pu quitter les wagons et regagner la gare de Berne à pied sous la conduite du personnel ferroviaire. Les CFF ont estimé les dommages à un million de francs.

Il s'agit du deuxième cas connu de rupture de lame d'aiguillage. La première s'était produite en 2009 sur un autre aiguillage de la gare de Berne. Elle n'avait toutefois pas provoqué de déraillement.

ats

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