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Verdict sur la burqa, l'identité électronique et l'huile de palme

Les opposants à l'initiative anti-burqa, comme ici Operation Libero, dénoncent une atteinte aux libertés des femmes. Le sort du texte se joue dimanche (archives). © KEYSTONE/ADRIAN REUSSER
Les opposants à l'initiative anti-burqa, comme ici Operation Libero, dénoncent une atteinte aux libertés des femmes. Le sort du texte se joue dimanche (archives). © KEYSTONE/ADRIAN REUSSER


Publié le 07.03.2021


Les jeux sont presque faits sur les trois objets en votation ce dimanche. Le comité d'Egerkingen pourrait marquer une nouvelle victoire avec l'initiative anti-burqa. L'accord avec l'Indonésie passerait aussi la rampe, alors que l'identité électronique devrait échouer.

Dès le début de la campagne, l'initiative anti-burqa a cartonné dans les sondages avant de reculer tout en restant gagnante. Le texte veut interdire toute forme de dissimulation du visage dans l'espace public. Il concerne autant la burqa ou le niqab que les cagoules de casseurs ou de hooligans.

Mais le comité d'Egerkingen a dans son viseur le voile intégral, symbole d'un islam fondamentaliste qui, selon lui, ne correspond pas aux valeurs de la démocratie. Les opposants, à savoir le Conseil fédéral, le Parlement et la plupart des organisations religieuses, ne s'y sont pas trompés et n'ont cessé de rappeler que ce texte est contraire au principe de liberté.

L'initiative ne règle aucun problème et ne fait que stigmatiser les personnes de confession musulmane, d'après eux. Les cantons peuvent déjà interdire le voile intégral à l'image du Tessin et de St-Gall. Au niveau fédéral, le Parlement a adopté un contre-projet qui pose des règles sur la dissimulation du visage. Il n'entrera en vigueur que si l'initiative est rejetée.

E-ID sur la sellette

Le sort des deux autres objets soumis au peuple est plus difficile à prédire. L'instauration d'une identité électronique (e-ID) n'a cessé de perdre du terrain et la tendance initiale s'est inversée. Le camp du "non" semble désormais l'emporter.

L'utilité d'une e-ID n'est pas controversée. C'est sa gestion par des entreprises privées qui fait grincer des dents. Les référendaires dénoncent la libéralisation d'une tâche régalienne. Une situation d'autant plus problématique, à leurs yeux, que l'e-ID pourrait servir de base à l'établissement d'un futur passeport numérique à part entière.

Le gouvernement et les partis bourgeois réfutent. La souveraineté de la Confédération est conservée. Le projet est sûr et il simplifiera la vie des citoyens. Un seul identifiant certifié par l'Etat pourra être utilisé pour lire son journal, contracter un abonnement de téléphone ou commander un extrait du casier judiciaire en ligne.

Huile de palme

L'accord de libre-échange entre les pays de l'AELE et l'Indonésie doit pour sa part permettre aux entreprises suisses d'accéder sans entraves à un marché en pleine croissance. Malgré des garanties fixées dans le traité, la question de l'huile de palme est controversée.

Les derniers sondages sont plutôt favorables à l'accord qui recueillerait plus de 50% de "oui". Pour le Conseil fédéral et le Parlement, le texte ouvre des perspectives à l'économie helvétique, fragilisée par la crise du coronavirus. Les principales branches exportatrices suisses devraient y gagner et éviter à leurs produits d'être discriminés en Indonésie.

Le comité référendaire "Stop à l'huile de palme", qui compte dans ses rangs le syndicat agricole Uniterre, les Jeunes socialistes, la Grève du climat et plusieurs autres associations et partis, craint que les règles de durabilité ne soient pas assez contraignantes. Il s'inquiète des dommages de l'huile de palme sur l’écosystème indonésien et de la concurrence pour les produits suisses.

ats

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