Là où les gens se taisent et se toisent
angélique eggenschwiler
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Le mot de la fin
Depuis quelques jours je prends le train. Comme des milliers d’usagers des transports publics, j’erre dans les gares, un café soluble à la main en râlant après les vingt-six secondes de retard de ma correspondance. Le train… Ce lieu d’échanges et de rencontres où les gens se renfrognent à la seule idée de partager un morceau de banquette avec leurs congénères. Des congénères farouches qui se préservent de toute interaction derrière une paire d’écouteurs.
Le train du matin, c’est des mines prostrées absorbées par la prose subtile du 20 minutes ou exilées quelque part dans les méandres de leur téléphone. Ça sent le papier frais, le déodorant et le réveil difficile. Les gens s’emboîtent dans des wagons bondés, se taisent, se toisent et s