Le mot de la fin

Le bistrot allait fermer et nos négociations pour une tournée supplémentaire étaient tombées à plat. Le patron nous avait indiqué le chemin rapide pour l’extérieur et nous avons fini par obtempérer. Il faut dire que si nous ne manifestions aucune envie de rentrer, nous n’avions ni l’argent pour finir en boîte ni l’envie de nous y échouer.

Nous allions nous saluer dans la rue, un peu frustrés, lorsque nous les avons entendus. Ils étaient une jolie bande à fêter, musique à bon volume et rires en cascade, juste sous les toits. J’ai levé la tête. «Laisse tomber, c’est une soirée privée», a dit Anthony. «Moi, je parie qu’on entre», a affirmé Alain.

J’ai haussé les épaules, parce que je le sentais mal, ce plan-là, ce qui ne m’a pas empêché de suivre les deux compères dans l’escalier. «Ils vont pas ouvrir pour notre belle gueule», ai-je dit. «Ce n’est pas sur ça que je mise», a répondu Alain.

Il a sonné à la porte de manière décidée alors que j’entonnais