C’était la promesse de voir des grenouilles, des tritons, des libellules… Quand on visite la réserve naturelle de la Perrotte, allongée sur le flanc du Chasseral, on est en droit d’espérer rencontrer les habitants d’un marais digne de ce nom. Rien de tout ça. Non, c’était encore mieux. D’abord le comité d’accueil: trois chevreuils sortent de la forêt en file indienne. Plus loin, un lièvre invariable dans sa façon de recevoir les visiteurs détale en nous montrant tout son dédain, c’est-à-dire son arrière-train. Il y a aussi cette renarde qui patrouille autour d’un terrier de blaireaux. A mon retour à Villars-sur-Glâne, je parle à ma voisine de l’extrait de Bambi que je viens de voir. Elle place la barre encore plus haut: son mari est tombé la semaine précédente sur un chamois dans la forêt, à 300 mètres du quartier. Douze ans que je m’y balade et jamais je n’en ai vu. Il suffit de parler du «loup» et c’est le chamois qui déboule: le lendemain matin, il était là, peinard, sur le senti