Que peut bien vouloir une petite fille (la mienne en l’occurrence) de bientôt quatre ans pour Noël? L’air de rien, j’oriente la conversation sur les jouets qui lui plaisent. «Tu ne m’avais pas dit que tu aimais beaucoup les camions toupie, hein?» lance la mère qui se croit subtile. Et qui pense surtout bien connaître son enfant. Premier flop. Des Lego, ça te ferait plaisir peut-être? «J’en ai déjà», me répond ma fille, subitement décroissante. Prends ça, mère consumériste. Des Playmobil, alors? Même réponse. La pernicieuse génitrice capitule, mouchée par une gosse plus sage qu’elle. Heureusement, il existe un bon Dieu pour les parents dépassés: lors d’un apéro chez les voisins, l’enfant découvre dans la salle de bains de nos hôtes l’objet de ses rêves. «Maman, je veux une brosse à dents électrique! Le Père Noël pourra m’en amener une?» Comment aurais-je pu anticiper un souhait aussi barré? Pour la bonne connaissance de sa progéniture, c’est clairement pan dans les dents. AL