La Liberté

Climat: pour un pouvoir plus féminin

Jacques de Coulon

Publié le 02.12.2021

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Opinion

Certains tentent de gommer les différences entre femmes et hommes. J’ai encore la naïveté de croire que le féminin et le masculin ne se confondent pas. Ils sont égaux en dignité, mais chaque sexe a sa spécificité. Ne sont-ils pas complémentaires? Le professeur Philippe Brenot, auteur de plusieurs ouvrages sur la question, le souligne: «Des différences de nature comme de culture existent entre les sexes et structurent notre manière de vivre ensemble.» A l’heure où la COP26 de Glasgow accouche d’une souris, nous nous pencherons sur l’une des distinctions entre féminité et masculinité: le souci pour les générations futures face aux désordres climatiques.

Dans un article du Huffington Post intitulé «Pourquoi résoudre la crise climatique et promouvoir les femmes vont de pair», l’économiste Audrey Tcherkoff cite deux études montrant l’importance de l’engagement féminin: la première, parue dans le European Journal of Political Economy, nous apprend que «dans les pays où les femmes sont plus nombreuses à exercer un mandat, les politiques pour lutter contre le changement climatique sont plus strictes». La seconde, menée par les universitaires L. McKinney et G. Fulkerson, montre que «les nations où les femmes sont davantage représentées dans les organes de gouvernance ont des empreintes climatiques plus faibles».

Nul besoin d’être grand clerc pour comprendre cette sensibilité particulière de la gent féminine à l’égard de nos descendants. Jusqu’à preuve du contraire, ce sont les femmes qui portent les bébés à venir en leur sein. Elles sont ainsi reliées charnellement aux générations futures. A ce titre, elles font naturellement preuve d’empathie. D’ailleurs, les climatosceptiques qui fanfaronnent le plus ne sont-ils pas des mâles dominants? Pensons à Trump ou à Bolsonaro!

Il n’est pas question de ressusciter des stéréotypes éculés. Mais on ne peut pas nier une approche différente face à certains problèmes, ni le fait que les femmes sont sous-représentées dans les sphères du pouvoir, où elles pourraient jouer leur note propre. Dans les diverses civilisations, il y a toujours eu deux principes: le féminin et le masculin. L’harmonie du monde repose sur cette complémentarité: yin et yang en Chine, Shakti et Shiva en Inde, Isis et Osiris en Egypte ancienne. Si l’un des pôles absorbe l’autre, nous sommes en danger.

Dans les régimes autoritaires comme en Chine, on assiste à un alignement de mâles au sommet d’un Etat gonflé à la testostérone. Zemmour, lui, dénie aux dames l’accès au pouvoir, qui ne peut être que viril. A Fribourg, nous n’avons aucune leçon à donner puisque notre Gouvernement cantonal fraîchement élu brille par l’absence du féminin pluriel. Il ne faut certes pas mettre une femme… pour mettre une femme (alibi), et je me méfie des quotas. Mais personne ne me fera croire que dans un grand parti, fût-il de droite, il n’existe pas de femmes compétentes et disponibles pour se hisser à l’exécutif!

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