Toujours super sympa mais aussi canaille comme jamais! Avec «Gravé dans mon cœur», qu'il publie chez Slatkine, Alain Morisod, qui figure parmi les personnalités préférées des Romands, montre un visage inattendu. Celui d'un homme qui adore les mots et les collectionne depuis longtemps.

Son livre de 250 pages regorge de citations, de proverbes et de pensées les plus diverses (une sélection de ces bons mots est à découvrir via ce lien). Des petites leçons de philosophie qui ont égayé ses jours, au fil du temps, il les sert au lecteur en lui racontant ses histoires à lui. Quantité d'anecdotes souvent extravagantes, dont il a été ou le témoin ou l'acteur involontaire.

Le livre d'un saltimbanque

De son glorieux point commun avec Jean Gabin à sa participation cauchemardesque à l'émission «Midi première» sur TF1, de ses différents chocs culturels, que ce soit avec Céline Dion ou avec Jerry Lewis, à son passage au pénitencier de Bochuz dans le sillage de Johnny Hallyday, les histoires d'Alain Morisod sont très drôles.

«Gravé dans mon cœur» est ainsi le livre d'un saltimbanque qui, depuis toujours, nage tout habillé dans le bonheur. A l'époque où il avait moins de ventre, il a connu quelques bides. Ces derniers n'ont pas réussi à l'assombrir, pourtant, et il les raconte avec beaucoup d'autodérision.

Ses nombreuses réflexions ont trait aux sujets les plus vastes et variés. L’homme des «Coups de cœur» y va aussi de quelques coups de gueule. Les médias, auxquels ce chafouin ne fait pas que des compliments, sont également de la revue. En particulier la radio suisse romande, où il est «interdit de séjour» sur le plan musical et à qui il règle son compte.

Une dent contre La Première

A propos de La Première, qui le juge trop ringard pour ses ondes, Morisod écrit: «Possible qu'elle soit carrément une radio hypertendance, connue pour faire kiffer grave ses amis les djeun's. Mouais, possible. Cependant, si tel était le cas, ça se saurait. Dans votre entourage, des moins de 20 ans qui écoutent La Première, vous en connaissez beaucoup? Combien, dites-vous? Ben moi pareil, je n'en connais pas un».

Il poursuit: «Ce que j'en déduis? Simplement que cette radio compte autant de teenagers dans son auditoire que moi d'amateurs de rap à mes concerts. Bref, La Première n'a pas l'âge de ses coquetteries. Elle, une radio fun et branchée? Oui, comme moi je suis skieur de l'extrême l'hiver à Verbier!»

Morisod jongle avec les mots, aussi bien les beaux que les gros, de façon enjouée. Amateur d'Audiard, de Woody Allen, d'Oscar Wilde et de tant d'autres, il manie si bien les citations qu'on pourrait lui filer un diplôme. Une chaire qui ne serait pas triste...