Kiosque à souvenirs
Jean Rouaud fait le récit des sept ans passés dans un kiosque parisien, avant que le Goncourt ne l’en déloge en honorant son premier roman
Thierry Raboud
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Entretien » A Paris, 101 rue de Flandre, il y avait un kiosque à journaux. Métro ligne 7, station Riquet. Mais n’allez pas y voir, la cahute a disparu, emportée par la crise de la presse. Il en reste bien quelques-uns, brandissant nostalgiquement leur olivâtre dôme haussmannien ou attendant que leur plexiglas fatigué, jadis moderniste, ne ploie définitivement. Mais c’est ailleurs qu’il faut porter le regard pour ressusciter l’âge d’or des kiosques parisiens.
Dans le Kiosque de Jean Rouaud, cinquième tome de son cycle autobiographique La Vie poétique. Il y fait le sensible récit des sept années passées pignon sur rue pour vendre des journaux tout en préparant solitairement ce «grand bond en avant poétique», Les Champs d’honneur. Chef-d’œuvre paru aux Editions Minuit en 1990, qui vaudra à l’&eacu