Les morts du dictateur
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André Ourednik » Toute ressemblance avec un tsar contemporain, despote paranoïaque bouffi d’impérialisme au point d’envahir un pays voisin, n’est ici nullement fortuite. Empruntant à la veine d’allégorie politique et radicalement contestataire d’un Vladimir Sorokine (on songe notamment à Telluria, 2017), l’écrivain vaudois et data scientist fédéral André Ourednik imagine le meilleur moyen d’occire le dictateur Volodia, double évident du belliqueux maître du Kremlin.
Nouveau livre de petit format mais de grande envergure conceptuelle à tendance baroque, toujours aussi élégamment édité, ce petit compendium vengeur met en scène un comité de scientifiques imposant différents scénarios sacrificiels aux cerveaux clonés du président déchu. Emasculation ou écartèlement, anthropophagie ou noyade, tout y passe, jusqu’à l’embrochement après badigeonnage de graisse de yak. «Une heure plus tard, Volodia ne bougeait plus. Dissolu dans l’Histoire.» Un petit conte caustique, dense, excessif