Sylvia Plath » Il y a quelque chose du Mars de Fritz Zorn dans ce premier et unique roman d’une autrice qui choisira de mettre fin à ses jours peu après sa publication, à 31 ans. Deux livres cultes: même radicale ironie face à l’oppression mortifère d’un système social, même transfiguration de l’autobiographie par la fiction, même urgence expressive au crépuscule d’une vie d’empêchements. Mais là où le Zurichois s’érigeait contre une bourgeoisie helvétique qu’il tenait responsable du cancer qui l’emportera, la poétesse Sylvia Plath racontait, dix ans plus tard, l’aliénation des femmes sous le plafond de verre de l’Amérique des années 1950.

Œuvre centrale de l’imaginaire féministe, sa Cloche de détresse (1988) reparaît aujourd’hui chez Denoël dans la traduction révisée par Caroline Bouet. On y suit l’étouffement progressif d’une jeune poétesse, double de l’auteure, depuis les mondanités new-yorkaises jusqu’à l’internement en hôpital psychiatrique. Si la veine romanesque de Sy