L’harmonie de Bahur Ghazi
L’oudiste syrien, établi en Suisse, métisse talentueusement les sonorités. Avec son quintette, il sort un premier opus rapprochant l’Orient des Alpes
Tamara Bongard
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Jazz » D’abord, il y a cet oud sautillant. Rapidement rattrapé par un accordéon, il entame une parade nuptiale. Les deux instruments se frottent l’un à l’autre, se cherchent, se séduisent. Un piano, jaloux, entre dans la danse. Ses touches sont embrasées par les esprits cubains. On n’a entendu que quelques secondes du morceau baptisé Bidaya, qui ouvre l’album du même nom, et on tombe déjà sous le charme de ce jazz libre comme l’air.
Le premier opus de Bahur Ghazi’s Palmyra raconte beaucoup de son leader. Pour lui, tous les musiciens sont importants, tous les instruments ont droit à la même place dans son quintette. Bahur Ghazi, un oudiste syrien installé depuis plusieurs années en Suisse, laisse ainsi autant d’espace d’expression à Patricia Draeger (accordéon), Christoph Baumann (piano), Luca Sisera (basse) et Dario Sisera (batterie). Chacun fait un pas vers l’autre, emprunte la langue artistique de son voisin dans une chorégraphie sonore harmonieuse. Quand un piano joue une