La montée de Broc vers Charmey a subi durant quatre ans un véritable lifting pour améliorer la circulation. Une belle réalisation de la chaussée élargie avec des murs de soutènement effectués en pierre taillée du site. Quel plaisir de circuler sur un tel tronçon, long de 1,5 km, dont trois courbes en épingle.

Pas loin, des chamois descendus des flancs de la Dent-de-Broc semblent regarder passer les voitures. Dans la descente sans les arbres, nous découvrons le panorama du plateau de la Gruyère avec son château, les nombreuses fermes éparses et même le lac. Et les touristes émerveillés à la vue du paysage!

Il faut rappeler le rôle vital deux fois dans le canton du premier général suisse, Henri Dufour, humaniste et cofondateur de la Croix-Rouge. A Fort Saint-Jacques en 1847, à Fribourg, lors de l’ultime conflit confessionnel (Sonderbund), il a évité un bain de sang avec l’armée des Confédérés, de sorte qu’il est resté pour la Suisse le symbole de l’unité nationale.

Brillant cartographe, Dufour avait repéré le passage stratégique de Broc pour le transport de l’artillerie et des chevaux sur le Plateau suisse en cas de menace d’un Etat voisin. Il a demandé à la Confédération de rendre carrossable le sauvage chemin muletier (1864-1880) connu sous l’appellation routière «en Bataille» encore utilisée de nos jours.

Les conducteurs de véhicules peuvent être reconnaissants de l’investissement de l’Etat de Fribourg et des moyens financiers attribués chaque année par Berne pour les routes principales. Une belle réussite!

Jacky Brandt, Bulle