La Liberté

L’arrogance de cinq nantis

Madeleine Joye, Fribourg

Publié le 21.02.2024

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Les anciens conseillers fédéraux ont le droit de penser, c’est sûr. Ils ont même la liberté de dire ce qu’ils pensent à qui veut l’entendre. Mais ils n’ont pas à tirer parti de leur situation passée pour tenter d’infléchir le résultat d’une votation. Cela s’appelle le devoir de réserve et c’est le moins qu’on peut attendre de magistrats retirés des affaires, donc redevenus simples citoyens, sans autorité ni pouvoir.

L’intervention du club des cinq nantis dans le débat sur la 13e rente AVS est grossière et choquante. D’abord, ils recourent à des arguments fallacieux, par exemple en soutenant que l’augmentation de la TVA obérera les petits revenus. Elle les touchera, certes, mais peu car principalement assumée par les personnes qui ont les moyens de beaucoup dépenser. Ensuite, ils sont assez mesquins pour refuser un sucre aux retraités (entre 1200 et 2400 francs l’an, soit 100 à 200 francs mensuels), alors que la collectivité leur alloue 23 000 francs par mois. Sans compter les juteux revenus, souvent des centaines de milliers de francs, que valent aux anciens «sages» les fonctions auxquelles ils ont accédé grâce à leur parcours politique.

Pas gênés pour un sou, ils se permettent en plus de traiter leurs concitoyens de crétins, fût-ce à demi-mot. Ainsi Pascal Couchepin quand il invoque pour se justifier la difficulté qu’auraient les électeurs «à comprendre l’enjeu et à prendre une décision valable pour l’avenir» (RTS 1, 19:30, 7 février). On se sent flatté. L’arrogance et le mépris portés à ce degré, c’est consternant.

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