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Carême: Pour Isabelle Jonveaux, «le jeûne n’a pas vieilli, mais il s’est déplacé»

Moins prescrit par l’Eglise catholique, le jeûne connaît un regain d’intérêt dans le domaine du bien-être. Analyse avec la sociologue des religions Isabelle Jonveaux.

Alors que traditionnellement le jeûne est lié à la privation et à la souffrance, il s’agit désormais de se sentir mieux dans son corps et dans son âme, explique la sociologue des religions Isabelle Jonveaux. © Aldo Ellena-a
Alors que traditionnellement le jeûne est lié à la privation et à la souffrance, il s’agit désormais de se sentir mieux dans son corps et dans son âme, explique la sociologue des religions Isabelle Jonveaux. © Aldo Ellena-a

Maurice Page, Cath.ch

Publié le 22.03.2024

Temps de lecture estimé : 6 minutes

Aujourd’hui l’Eglise catholique ne prescrit le jeûne plus que deux jours par an encadrant le carême: le mercredi des Cendres et le Vendredi-Saint. Sa pratique n’a pas pour autant disparu. Elle s’est déplacée de l’expiation des péchés au bien-être. Responsable depuis 2023 de l’antenne romande de l’Institut de sociologie pastorale de Saint-Gall (SPI), la sociologue des religions Isabelle Jonveaux a consacré sa thèse d’habilitation, Une culture de la satiété, aux pratiques du jeûne en Europe occidentale1. Son analyse.

L’Eglise catholique ne prescrit plus le jeûne que deux jours dans l’année…

Isabelle Jonveaux: C’est une évolution qui remonte déjà à plusieurs décennies, avant même le concile Vatican II. Les papes ont commencé par réduire le jeûne eucharistique à trois heures en 1957 puis à une seule en 1964. Ce qui lui a fait perdre quasi totalement sa signification. La plupart des fidèles ignorent même son existence. En outre, dans l’Eglise catholique, le jeûne n’a jamais é

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