Depuis Farvagny 2014, tout le monde connaît Cashflow SA. De nom en tout cas. Les 115'000 personnes ayant pris part au premier Giron cantonal des jeunesses fribourgeoises ont eu autour du poignet un bracelet affichant le logo de l’entreprise. Grâce à la puce RFID (identification par fréquence radio) intégrée dans une petite plaque de plastique, ce ruban de tissu coloré a fait office de portemonnaie durant trois semaines sur la place de fête de 15 hectares. Chargé du montant désiré aux caisses d’entrée, en liquide ou via une carte bancaire, il était le seul moyen de paiement sur le site. Un système voulu par les organisateurs afin «d’éviter tout coulage».

Approché par le comité de Farvagny 2014, Cashflow a accepté de relever le défi. «Sur une manifestation de cette taille, nous n’avions aucun droit à l’erreur», souligne Jean-Luc Jaquier, patron de cette société spécialisée dans le domaine des caisses enregistreuses informatisées et la technologie mobile. «Toutefois, nous étions sereins car cela fait des années qu’on vend des caisses fonctionnant avec des puces, poursuit-il. Le gros défi, c’était la quantité. Conceptuellement parlant, c’est comme s’il y avait 140 points de vente alors que pour de gros clients comme Alloboissons, à qui nous proposions déjà de tels services, il n’y en a par exemple qu’une quinzaine.»

Logiciel d’une belle maturité

Electronicien formé à l’Ecole des métiers de Fribourg, cet habitant de Billens-Hennens a derrière lui une longue carrière dans le domaine des caisses enregistreuses de gestion avant de lancer sa propre boîte en 2003, à Lonay, avec un associé. «Au départ, nous n’étions que revendeurs, raconte-t-il. Après deux ans, nous avons décidé de franchir un palier en commençant à développer nous-mêmes notre propre logiciel d’encaissement. Conçu il y a huit ans, ce dernier a atteint une belle maturité. Cette expérience nous a d’ailleurs été très précieuse pour Farvagny 2014.»

Pour mener à bien ce mandat, la société Cashflow a dû accélérer son déménagement d’Epalinges - où elle était basée depuis 2008 - à Vaulruz, dans des locaux deux fois plus spacieux qu’avant, à la zone industrielle de Champ-Paccot. «Il nous fallait de la place, explique Jean-Luc Jaquier. Pour éviter toute mauvaise surprise, après les avoir programmées, nous avons voulu tester les 140 caisses à écran tactile et coloré en les faisant toutes tourner en même temps dans notre espace de 300 m2.» Par ailleurs, l’effectif a été étoffé de 6 à 8 personnes.

Farvagny 2014 comme vitrine

Comme il s’agissait d’une première, le mandat pour le Giron cantonal des jeunesses a nécessité pas mal d’investissements, pour l’achat des 140 caisses à écran tactile «les plus endurantes du marché», ainsi que trois mois de développement. Le système de Cashflow n’offre pas qu’une grande rapidité lors du paiement - il suffit d’apposer la puce du bracelet contre le lecteur de la caisse pour que le montant soit débité -, il est configuré pour répondre à d’autres besoins: contrôler l’âge du consommateur en lien avec la prévention en matière d’alcool, intégrer le retour de la consigne du gobelet lavable, établir des statistiques ou encore gérer les stocks.

La facture d’environ 100'000 francs - «10% du chiffre d’affaires de la société» - ne couvrira pas forcément tous les frais. Mais le succès de Farvagny 2014 lui a valu déjà d’autres mandats, dont un à la fin août dans le cadre du 3e Rassemblement des jeunesses valaisannes au Châble. Et ce n’est pas fini: «Une dizaine de girons ou de festivals nous ont déjà demandé des offres», confie Jean-Luc Jaquier. Si la sauce prend, le patron de Cashflow songe même à créer un département «events» au sein de Cashflow. «Cela s’est trop bien passé à Farvagny pour que ça s’arrête là, insiste-t-il. Maintenant, il y a des choses qu’on peut améliorer en matière de conseils et d’information notamment. Du coup, on pourra diminuer l’attente aux caisses d’entrée.»

L’entreprise de Vaulruz équipe en outre près de 500 commerces ou restaurants avec des machines qu’elle vend ou loue. «Grâce à un partenariat actif avec des sociétés spécialisées dans des domaines gravitant autour des systèmes d’encaissement, on est à même de proposer des solutions complètes et professionnelles», estime Jean-Luc Jaquier.

La Suisse alémanique en vue

Cashflow a notamment développé, en collaboration avec Yves Büchler, patron d’un magasin de sport aux Paccots, un logiciel dédié à la location de skis. Elle propose des solutions personnalisées pour gérer la billetterie dans des stades ou des salles de spectacles. Avec toujours la même philosophie: «Proposer des systèmes simples d’emploi et parfaitement adaptés au domaine d’activité de nos clients.»

Son déménagement en juin à Vaulruz, à la sortie de l’autoroute A12, va en outre permettre à Jean-Luc Jaquier de lorgner un peu plus la Suisse alémanique. Et pourquoi par le Gurtenfestival, à Berne, où l’année passée, l’introduction du paiement par le biais d’un bracelet à puce avait été un échec. Sans doute que le fournisseur de ce système n’avait pas autant d’expérience que Cashflow. «Dans ce domaine, on ne s’improvise pas comme ça. Il faut être très pro!»

> www.cashflow.ch

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