Avant de m’installer à Estavayer-le-Lac, je m’imaginais aller vivre dans une petite cité historique, calme, paisible, tranquille et loin des nuisances urbaines, notamment sonores.

C’est pourquoi j’ai été particulièrement surprise, voire choquée, de découvrir certains aspects quelque peu inattendus de l’Estivale Open Air (lire aussi La Liberté du 2 août), un festival qui s’est révélé pour moi dans toute sa splendeur. Pendant cinq jours, des sonos à plein tube émanant de la place Nova-Friburgo, depuis 18 h et jusqu’à parfois 2 h, pendant presque huit heures, sans compter les ajustements sonores pendant la journée, sous les fenêtres d’un hôpital et d’une maison de retraite. J’ai cru rêver!

En effet, j’avais toujours imaginé que de tels lieux devraient normalement bénéficier de zones de silence, destinées à protéger des nuisances sonores des résidents, déjà diminués par la maladie ou par l’âge.

Du coup, je me suis demandé: existe-t-il ailleurs en Suisse, en Europe ou dans le monde un tel festival avec plus de 30 000 personnes, diffusant de la musique à un tel volume à moins de 300 mètres et sans obstacle acoustique d’un hôpital? Je me suis interrogée. Comment ne pas s’inquiéter du si peu de considération pour les personnes les plus vulnérables de la part des autorités responsables? Comment les autorités sanitaires du canton peuvent-elles rester impassibles devant cette situation?

Certes, on me dira que les jeunes… ce sont les jeunes, bien sûr! Mais alors, pourquoi ne pas organiser de tels événements ailleurs? Loin des hôpitaux et des maisons de retraite?

Lucia Floris,

Estavayer-le-lac