Le projet pharaonique de la Direction de la formation (DFAC, 75 millions!) consiste notamment à équiper chaque élève du CO d’un outil numérique. Ce projet est-il réellement adapté aux besoins?

Le numérique est déjà présent dans les classes, les enseignants l’intègrent de manière réfléchie dans leur travail lorsqu’il apporte une plus-value. Avant de se précipiter dans un achat massif, on pourrait privilégier la sobriété et par exemple augmenter le nombre d’ordinateurs déjà à disposition dans chaque CO.

Ecologiquement, la production, l’achat et le renouvellement de ce matériel sont indéfendables. Pour la petite histoire, un néon sur deux a été enlevé dans les couloirs de notre école pour économiser l’énergie… Combien faudrait-il encore en enlever pour compenser l’équipement numérique de 650 élèves?

Les intentions de la DFAC sont floues. Ne pourrions-nous pas au moins attendre un véritable retour sur l’expérience menée au secondaire II (BYOD) avant de foncer tête baissée dans un nouveau projet?

Et en attendant, nous poser les questions fondamentales: quelle école voulons-nous? Pour quelle société? Où mettre les priorités pour soutenir notre système scolaire qui a de réels besoins humains plutôt que technologiques?

Puisque ChatGPT devient une ressource à utiliser, je me suis amusée à l’interroger sur le sujet. Voici sa conclusion: «Il est important de considérer soigneusement les avantages et inconvénients avant de prendre une décision sur l’utilisation de supports numériques à l’école.» Quelle «sagesse»!

Romaine Torrione, enseignante, Neyruz