Félicitations au professeur Casasus pour sa critique de l’idéologie dominante (25.3). Le danger vient bien plus d’une économie incontrôlée que d’un totalitarisme étatique. L’économie actuelle repose notamment sur les GAFA et induit une illusion philanthropique. Qui ne s’est jamais extasié devant les merveilles de l’informatique et les possibilités du Net?

Derrière un progrès certain se cachent bien d’autres objectifs. Pensez-vous que Bill Gates, Jeff Bezos et Mark Zuckerberg ont inventé à eux seuls les ordinateurs, les livres et les amis? Ces sociétés transnationales dirigent la mainmise sur les esprits et les consommateurs. L’humanité est un marché sans limites.

Google se lance maintenant dans la numérisation-appropriation de bibliothèques et collections publiques avec la possibilité de facturer ensuite l’accès à des ressources qui étaient auparavant publiques et gratuites. Cela générera des gains considérables sans rapport avec les investissements réalisés.

Une économie équitable repose sur des entreprises régionales, des producteurs locaux, des consommateurs dûment informés. Il devient insupportable d’entendre tel politicien ou tel parti parler d’«entrepreneurs» au sujet des GAFA, des «entrepreneurs» ne payant quasiment aucun impôt.

La fortune de Bill, Jeff et Mark, soit 300 milliards, dépasse le budget annuel de nombreux pays. Comment dès lors exiger de ces monstres leur part d’impôt? Même le pire dictateur totalitaire n’y arrivera pas. Sauf peut-être un micro-organisme du nom de Covid-19.

Xavier Koeb, Châtel-St-Denis