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«Un match parmi les 500 disputés avec Gottéron? Berne, 2008»

C’est Mitch qui le dit • Tous les quinze jours, le défenseur Michaël Ngoy évoque les coulisses de Fribourg-Gottéron et le monde du hockey sur glace. Il jette cette semaine un coup d'oeil dans le rétroviseur après avoir joué mardi son 500e match dans la peau d'un Dragon.

Michaël Ngoy présente sa chronique toutes les deux semaines. © DR
Michaël Ngoy présente sa chronique toutes les deux semaines. © DR

Michaël Ngoy

Publié le 26.02.2015

Temps de lecture estimé : 4 minutes

«J’ai disputé mardi mon 500e match sous le maillot de Fribourg-Gottéron. Au total, le 706e en ligue A. Si je jette un coup d’œil dans le rétroviseur, les premiers matches qui me viennent à l’esprit sont ceux de la série contre Berne en 2008, plus particulièrement l’acte 4, où j’avais marqué en prolongation, un tir dévié dans son propre but par… Christian Dubé, qui jouait alors dans le camp d’en face. Je m’en souviendrai toute ma vie, d’autant que je figure rarement sur la liste des buteurs et que ce goal-là valait son pesant d’or. Au niveau des émotions, c’était sans doute plus fort encore que la finale de 2013.

Si cette fameuse série contre Berne est encore si présente, c’est aussi que, physiquement, je n’ai jamais vécu quelque chose d’aussi éprouvant. Il faut se rappeler qu’on jouait sans Heins, Sprunger, Bykov ni Vauclair. D’un côté, les journaux parlaient de Gottéron «B». De l’autre, Berne sortait d’une saison régulière de malade. Ils avaient fini avec 120 points. Le premier match, on prend 4-1 là-bas, un score plutôt flatteur tant Berne nous était supérieur. On était dominé dans tous les domaines, ça en devenait absurde. On s’est fait canarder, on s’est fait rouler dessus durant toute la série, mais Caron a tenu la baraque. Avec un effectif réduit et le rythme imposé par notre adversaire, on a vite tiré la langue. A la fin de la série, on ne savait plus comment on s’appelait. Mais au final, on a passé.

Le public, comme l’année suivante contre Zurich, nous donnait des ailes. Entre 2007 et 2011, c’était juste de la folie à Saint-Léonard. Il n’y avait pas un adversaire qui avait envie de venir à Fribourg. Même si nos résultats étaient moyens, ce public nous rendait meilleurs. C’était un truc de taré. Tu avais parfois les poils qui se hérissaient en rentrant sur la glace. A l’époque, indépendamment du tableau d’affichage, l’équipe avait le soutien et le respect de ses supporters. C’était génial de vivre ça. Ces dernières saisons, l’atmosphère a changé, parce que les attentes ne sont plus les mêmes.

Sur les 500 matches disputés avec Fribourg, il y a aussi des soirées frustrantes. Le pire, c’est quand tu as le sentiment d’avoir perdu un point ou davantage sur un petit rien, un incident de jeu ou une inattention. Pas plus tard que samedi, quand on mène trois fois au score dans le dernier tiers et que Genève égalise à chaque fois, c’est dur à avaler. Souvent, parce que le championnat est encore long, tu crois à tort que ce n’est pas grave. Mais c’est toujours le point qui te manquera au décompte final.

Il y a des matches durs, d’autres magnifiques, mais pas vraiment de matches loufoques. On se souvient plutôt de séquences dignes de «Vidéo gag» qui ont fait le tour du net. L’autogoal de Hagman à Zoug la saison dernière, Sim qui boit dans la gourde de Genoni, Botter qui se voit refuser un but parce que le puck, brisé en deux, n’est pas rentré entier dans la cage, ou Mowers qui balance une chaise sur la glace de Berne… Comme quoi, ça n’arrive pas qu’aux autres…

Voilà pour ma dernière chronique. J’ai beaucoup aimé le fait de me replonger dans mes souvenirs, ou parfois, de prendre un peu de recul sur la vie de hockeyeur. Les débuts de l’aventure ont été un peu tumultueux: je suis connu pour mon franc-parler et je me suis fait «ramasser» bien quelques fois par ma hiérarchie. C’est vrai, que je parle volontiers avec le cœur et que ça me joue parfois des tours. Mais en sens inverse, j’ai aussi reçu pas mal de commentaires positifs. J’ai été honoré qu’on m’offre cette tribune et j’espère que les lecteurs de «La Liberté» auront apprécié ce rendez-vous.»

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