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Ballet diplomatique à Kiev

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken était attendu hier soir en Ukraine

Le secrétaire d’Etat Antony Blinken avait accueilli en janvier dernier le premier ministre Denys Chmyhal à Washington. © Keystone-archives
Le secrétaire d’Etat Antony Blinken avait accueilli en janvier dernier le premier ministre Denys Chmyhal à Washington. © Keystone-archives
Publié le 25.04.2022

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Guerre » Les chefs de la diplomatie et de la défense des Etats-Unis étaient attendus hier à Kiev, deux mois exactement après le début de l’invasion russe de l’Ukraine. Cela alors que le pays célèbre tristement la Pâque orthodoxe.

La venue à Kiev du secrétaire d’Etat Antony Blinken et du ministre de la Défense Lloyd Austin – dont le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé samedi qu’ils venaient discuter notamment des livraisons d’armes américaines à l’Ukraine – est la première de dirigeants américains depuis le début du conflit le 24 février. Elle intervient après celles de plusieurs dirigeants européens ces dernières semaines.

«Sauvez tous les Ukrainiens!» a lancé hier M. Zelensky dans un message pour la fête de Pâques. Il en a appelé au jugement de Dieu, énumérant une longue liste de localités, dont Boutcha, Irpin et Borodianka, où Kiev accuse les forces russes d’avoir commis des atrocités contre des civils.

«Colère ardente»

«Nos cœurs sont remplis d’une colère ardente, nos âmes sont remplies d’une haine ardente pour les envahisseurs et tout ce qu’ils ont fait», a-t-il poursuivi. «Ne laissez pas la rage nous détruire de l’intérieur (…). Transformez-la en force bénéfique pour défaire les forces du mal.»

La visite de MM. Blinken et Austin intervient alors que de violents combats se poursuivent dans l’est et le sud de l’Ukraine, assombrissant les cérémonies de la principale fête chrétienne, pour laquelle de multiples appels à une trêve avaient été lancés en vain. Le pape François a renouvelé hier son appel à une trêve des combats et à l’arrêt des attaques contre «des populations épuisées».

Dans la petite église de Lyman (est), sous le feu régulier des obus russes, une cinquantaine de civils se sont regroupés dès l’aube alors que le grondement de l’artillerie se faisait entendre.

«Si nous faisons les mauvais choix, les ténèbres nous ruineront, comme les ténèbres nous détruisent pendant cette guerre», a déclamé le prêtre dans son sermon.

Appel à une trêve

Au lendemain de l’échec à Marioupol d’une nouvelle tentative d’évacuation de civils par les autorités ukrainiennes, qui ont incriminé les Russes, l’ONU a appelé à une trêve «immédiate» dans ce port stratégique de la mer d’Azov presque entièrement contrôlé par l’armée russe, afin de permettre l’évacuation de quelque 100 000 civils encore coincés dans ce port assiégé depuis début mars. «Ils doivent être autorisés à évacuer maintenant, aujourd’hui. Demain ce sera trop tard», selon son coordinateur en Ukraine, Amin Awad.

«Chaque jour, chaque heure qui passe a un coût humain terrible», a déploré le Comité international de la Croix-Rouge, réclamant urgemment «un accès immédiat et sans entrave» pour «permettre le passage volontaire et en sécurité de milliers de civils et de centaines de blessés hors de la ville, y compris dans la zone de l’usine Azovstal», ultime poche de résistance des combattants ukrainiens. Les forces russes assiègent et bombardent toujours des unités retranchées dans l’usine.

Négociations à l’arrêt

Le conseiller de la présidence ukrainienne Mikhaïlo Podoliak a relayé les appels de M. Zelensky à une trêve et «un corridor humanitaire pour les civils» à Marioupol. Il a proposé des négociations «pour prendre ou échanger» des soldats, proposition ignorée par Moscou.

L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) s’est dite «extrêmement inquiète» suite à l’arrestation dans les territoires ukrainiens séparatistes pro russes de membres de sa mission d’observation du cessez-le-feu de 2014, faisant suite au conflit qui avait éclaté entre ces régions et Kiev après l’annexion russe de la Crimée.

L’OSCE avait évacué plusieurs centaines d’observateurs de dizaines de pays dès le début de l’invasion russe. Mais restaient sur place des employés ukrainiens, dont «un certain nombre sont détenus à Donetsk et Lougansk», a déploré l’OSCE dans un tweet. ATS/AFP

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