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Fin de bail pour René Brülhart au Vatican

Publié le 19.11.2019

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Blanchiment » En fin de mandat, le Fribourgeois René Brülhart, président du gendarme antiblanchiment du Vatican, ne sera pas reconduit pour un nouveau mandat.

Le Fribourgeois René Brülhart, président de l’Autorité d’information financière (AIF) du Vatican, n’a pas été renouvelé dans ses fonctions, a annoncé hier le Saint-Siège. Il avait notamment été recruté pour traquer les activités financières opaques au sein du Vatican.

Il était arrivé dans cet organisme à l’automne 2012. «A l’expiration du mandat de l’actuel président de l’AIF, M. René Brülhart, en le remerciant pour le service qu’il a rendu ces dernières années, le Saint-Père a désigné son successeur», indique un communiqué laconique du Saint-Siège.

Le Saint-Siège ajoute que le nom de son remplaçant sera dévoilé au retour du pape François de son voyage en Asie, le 26 novembre. Il s’agira d’une «figure de haut profil professionnel et d’une compétence reconnue au niveau international».

Ce départ intervient alors que le numéro deux et directeur de l’AIF, l’Italien Tommaso Di Ruzza, fait l’objet d’une enquête liée au circuit d’achat opaque d’un immeuble de luxe londonien financé grâce aux dons à l’Eglise, une affaire qui a déjà vu le pape limoger le chef de la gendarmerie chargé du dossier.

M. Di Ruzza a été «suspendu par précaution» de ses fonctions tout comme quatre personnes travaillant dans l’administration de la Secrétairerie d’Etat, cœur du pouvoir au Vatican. En pleine enquête, M. Brülhart avait fermement défendu son numéro deux, via un communiqué publié par le Saint-Siège. L’enquête est partie d’un signalement de l’Institut pour les œuvres religieuses (IOR), la «banque du Vatican», secouée dans le passé par des scandales et accusée d’avoir été utilisée par la mafia.

Mais un grand nettoyage lancé par Benoît XVI (2005-2013) et poursuivi par son successeur François a conduit à la fermeture de près de 5000 comptes suspects, contrôlés de près par l’AIF.

Avant son arrivée au Vatican, René Brülhart avait mis au diapason des normes internationales la place financière du Liechtenstein, pas forcément ravie de l’accueillir. Affublé du sobriquet de «James Bond» par la presse, l’agent suisse avait aussi rapatrié en Irak des fonds de Saddam Hussein placés à l’étranger. ats/afp

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