La Liberté

L’ère de l’être humain jetable

Publié le 16.11.2022

Temps de lecture estimé : 1 minute

Dans certaines entreprises, il ne faut plus attendre de son employeur ni place de travail ni salaire fixe. L’employeur se donne un seul devoir: par la formation continue, maintenir ses employés «employables». Mais il ne s’agit plus de l’acquisition d’un savoir ou d’une compétence profitable à l’employeur et à l’employé.

Les employés, eux, doivent continuellement questionner leur obsolescence (!): «Suis-je bon à être jeté ou dois-je apprendre ou faire quelque chose qui me permettra de garder mon poste?» Ils sont transformés en outils productifs, malléables et interchangeables et sont placés sur un siège éjectable.

Voici le résultat des penseurs actuels, appliqués par nos décideurs dont on voit peu le visage, mais qui sont omniprésents dans nos vies. Questionner son obsolescence, outil parfait pour appliquer le travail sur appel: «Va-t-on aujourd’hui me donner du travail? Non? Suis-je en faute? Combien de postes sont déjà touchés par cette nouvelle organisation du travail?» Angoisse. Il paraît aussi que c’est un plaisir d’avoir plusieurs jobs. N’est-ce pas plutôt précarisation et épuisement?

Nos enfants dans les écoles sont aussi formatés à ces nouvelles règles. On cherche à ancrer ces nouvelles idées dans toutes les têtes. Mais même nos enfants n’en veulent pas.

Humanité, lien social, écoute, partage, soin à l’autre, être et faire ensemble? On n’en parle plus. Aliénation? Dégringolade! A quand l’obsolescence programmée de l’être humain? Défendons une vie décente, pas à pas. Comme l’océan s’est formé de milliers de gouttes.

Anne Spadafora,

Autigny

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11