Mettons que dès 2019 dont l’aube est proche, au Tour de France, au Tour d’Italie, l’on scie d’entrée toutes les cornes superbes de course qu’ont en tête les vélos carbone modernes. Cela fait, les cyclistes champions n’auraient plus au guidon en mains que moignons ridicules. Et sanglants même peut-être d’un sang qui n’avouera jamais son nom.

Cela se pratique pourtant depuis longtemps en conviviale méchanceté durable tant aux chèvres qu’aux vaches. Eradication à toujours par le monde à tous bestiaux de toute corne afin que jamais plus aucun animal ne communique avec le ciel et ses jus vivants par étoiles entières venues d’en haut.

L’on prétend qu’il faut leur arracher les antennes pour éviter en stabulation libre mutuellement qu’en d’effroyables corridas elles ne s’éventrent. Menteries fielleuses que tout cela! La vache est douce (son lait non plus), la chèvre est tendre (son lait autant). Trancher, griller, couper, éradiquer leurs cornes tient à mon cœur au massacre du vivant si beau.

Tant que vous y êtes, tranchez donc les cornes des escargots, vous qui détestez la fierté superbe du monde. Vous qui jalousez tout simplement le port de tête.

Jean Firmann, Eaux-Vives