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Leur rôle: éveiller les consciences

Publié le 08.05.2021

Temps de lecture estimé : 1 minute

La chronique de M. Thalmann (30.4), psychologue, suggère que les militantes et militants devraient faire valoir leur exemplarité avant de se permettre l’indignation qu’on leur connaît désormais, au Collège de Gambach ou à la Grève du climat.

Or, ce que la psychologie nous apprend de la détresse actuelle des jeunes, c’est l’importance qu’il y a à pouvoir se projeter dans son avenir, particulièrement à cet âge. Ce n’est pas un hasard si l’indignation de ces jeunes se focalise sur la place de la femme dans la société, et la survie de l’humanité face à l’extinction de masse des espèces et au réchauffement climatique.

Cette indignation n’a rien à voir avec le beau sentiment chrétien d’humilité, dans l’exercice d’une confession personnelle, où l’on s’exhorte soi-même à être exemplaire. S’il fallait attendre dans ce sens-là de se trouver «digne» pour exiger à la société de régler ses problèmes, autant admettre tout de suite que l’humanité est perdue…

C’est que l’examen de conscience ne s’applique qu’à soi-même: qui s’intéresse vraiment à l’exemplarité de ces jeunes, d’ailleurs, et prétendrait pouvoir en juger? L’examen de conscience n’est jamais jugement d’autrui: il est un aiguillon de vertu pour soi.

Les militantes et militants, quels que soient leurs dérapages ponctuels, ont une autre fonction: éveiller les consciences, réveiller les personnes endormies, redonner à celles qui sont résignées l’espoir et le courage d’exiger une société meilleure, que nous ne pourrons construire que collectivement et ensemble, aussi imparfaits sommes-nous.

Alaric Kohler,

psychologue, Saint-Aubin

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