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Maraîcher: le choix du retour à la terre

Parle-moi de ton taf! - Théodore Sprumont, apprenti maraîcher, ­explique les raisons qui l’ont mené vers ce métier proche de la nature.

Il suffit d’un rayon de soleil pour rendre Théodore heureux. © Lise Schaller
Il suffit d’un rayon de soleil pour rendre Théodore heureux. © Lise Schaller

Lise Schaller

Publié le 21.06.2016

Temps de lecture estimé : 2 minutes

«J’ai arrêté le collège et me suis retrouvé dans les champs du jour au lendemain. Au départ, ceux qui me connaissaient n’ont pas pris cette décision au sérieux. J’avoue que j’ai ri moi aussi. C’était pourtant le fruit d’une longue réflexion. Le collège et son éducation humaniste m’ont fait beaucoup réfléchir. J’étais lassé du manque de concret des cours. Pour moi, l’être humain va droit dans le mur: nous nous devons de repenser notre mode de vie sur cette Terre.

Devenir maraîcher, c’était retourner à nos racines. La plupart des gens ne savent plus à quoi ressemble la plante d’une courgette, alors que la production de nourriture est un besoin de premier plan. J’aime toucher la terre, j’aime le soleil et la pluie. En me lançant dans ce métier, je voulais faire quelque chose de meilleur pour l’homme. Je suis à la recherche d’un mode de vie durable; en exploitant la terre, on lui enlève des éléments nutritifs et elle s’épuise. Vouloir changer cela est peut-être utopique, mais je pense qu’il y a du chemin à faire, dans notre connaissance du sol par exemple.

Il manque de maraîchers et le métier est trop peu connu. On m’a demandé une bonne dizaine de fois si je travaillais avec des chevaux! J’étais sidéré. Nous sommes quatre apprentis en première année dans toute la Suisse romande. Les semaines de travail sont longues et nous devons vendre nos produits en dépit d’une météo parfois peu clémente.

Ce métier est si varié qu’il serait impossible d’en raconter une journée habituelle. Il faut préparer le terrain où l’on plantera ou sèmera ensuite les légumes. Puis nous nous occupons des plantes jusqu’au moment de les récolter: elles demandent qu’on les arrose, qu’on les traite parfois, ou qu’on les sarcle – c’est-à-dire qu’on les débarrasse des mauvaises herbes. Dès que nous avons préparé les légumes et qu’ils sont conformes aux normes, nous les vendons au marché. En plus de devoir bien connaître les plantes, j’étudie la mécanique pour connaître et savoir réparer les machines que j’utilise. Je touche ainsi à de nombreux domaines.»

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