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Mériter ses semaines de vacances

On a parfois envie de s’arracher les cheveux sur le chemin vers l’ensei­gnement. © Thibaut Vultier
On a parfois envie de s’arracher les cheveux sur le chemin vers l’ensei­gnement. © Thibaut Vultier
Publié le 06.03.2018

Temps de lecture estimé : 1 minute

C’est galère!

Autrefois considéré comme la voie royale au sortir des études, l’enseignement est devenu un parcours du combattant.

L’étudiant en lettres le sait bien, lui qui s’est entiché de branches jugées inutiles par le commun des mortels, les débouchés professionnels au sortir des études sont minces. «Ben t’as qu’à faire prof, c’est la belle vie, t’as vu leurs semaines de vacances, c’est indécent», lui recommandera bien souvent une connaissance fort avisée. Avouons-le, voilà qui fait rêver.

Eh bien soit, lançons-nous sur le chemin qui mène à un nombre indécent de semaines de vacances payées. Avant de se retrouver, bienheureux, devant une classe de collège bourrée à craquer de jeunes gens qui n’ont absolument aucun intérêt pour ses cours, l’aspirant prof devra passer son DEEM (Diplôme d’enseignement pour les écoles de maturité). Mais avant d’entrer en classe de DEEM il passera, suivant ses branches, un examen d’entrée. Raté? Il faudra attendre l’année suivante pour repasser l’examen.

Celui-ci réussi, débute alors une année entière d’une formation intensive, à 100%. La formation et le stage qui l’accompagne ne sont pas rémunérés. Pas de chance si l’aspirant prof ne vit plus chez papa-maman et doit assumer lui-même ses charges. Sa formation ne lui laissera que fort peu de marge pour se dégoter un job d’étudiant lui permettant de payer ses factures. L’étudiant veillera néanmoins à payer ses taxes d’études comme il se doit, bien entendu. Un nombre indécent de semaines de vacances, ma foi, ça se paie.

S’il survit à ces deux semestres intenses et ruineux, l’aspirant se verra décerner son titre de prof. A lui la belle vie! Comprenez un marché du travail saturé, des classes surchargées, des restrictions budgétaires, une charge de travail dévalorisée… Et un nombre indécent de semaines de vacances. Thibaut Vultier

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