Alors que se tient actuellement la COP24, il convient de se poser les bonnes questions. Nous devons rapidement nous passer d’énergies carbonées, c’est un fait. Malheureusement, les technologies actuelles ne le permettent qu’au prix de l’intermittence de la production; il faut donc stocker l’électricité. Les seules technologies existantes dans ce domaine sont les batteries (très chères), le stockage dans les accumulateurs au sel fondu (complexe) et le pompage d’eau dans les barrages. Là, la Suisse peut tirer son épingle du jeu.

Aussi, nos glaciers sont presque tous voués à disparaître à moyen terme. Nous allons donc nous retrouver avec d’immenses vallées vides. C’est triste, mais c’est aussi un fait.

Sachant cela, ne serait-il pas logique de créer des barrages de retenue dans ces vallées glaciaires? Cela bouleversera le paysage, certes, mais ce paysage disparaît déjà de lui-même. Nous voyons en plus que nous aurons besoin de réserves d’eau pour notre agriculture car les sécheresses s’intensifient chaque année. Pourquoi ne pas pomper l’eau vers ces lacs de retenue lors des pointes de production des énergies renouvelables non pilotables pour ensuite la réinjecter lors des creux. En plus de nous aider à atteindre nos objectifs climatiques, cela permettrait de relancer un secteur de la construction morose et d’assurer non seulement l’approvisionnement électrique mais aussi en eau du pays alors que celle-ci commence parfois à manquer.

Cette proposition est certes inhabituelle, mais elle vaut la peine qu’on y réfléchisse.

Fabrice Bourquenoud, Charmey