Pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique, il faut trouver l’équilibre avec les aspects sociaux. Il ne serait pas tolérable que les mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre viennent grever davantage en proportion le porte-monnaie des personnes à bas et moyens revenus que celui des personnes plus aisées pouvant obtenir des subventions pour acheter un SUV électrique dernier cri ou pour refaire l’isolation de leur maison.

A cet égard, la loi sur le CO2 est assez sociale avec la redistribution à la population d’une bonne partie des recettes de la taxe sur le CO2 en prenant en compte tous les membres du ménage, ce qui favorise légèrement les familles; avec le fait aussi que le produit de la nouvelle taxe sur les billets d’avion sera redistribué au moins pour moitié à la population. Et les très riches qui peuvent affréter des vols privés paieront le plus, avec une taxe pouvant aller jusqu’à 3000 francs suisses par vol. Il y a là un élément de redistribution clairement social.

La loi sur le CO2 est un premier pas. D’autres devront suivre toujours en s’assurant que la politique climatique n’aggrave pas les inégalités de revenus et ne laisse aucun travailleur ou aucune travailleuse sur le bord de la route. C’est ainsi qu’on atteindra le plus vite l’objectif fixé de zéro émissions nette de CO2 d’ici 2050 (car il sera largement soutenu) et indispensable si on veut léguer aux générations présentes et futures une planète bien vivante.

Denis Torche, membre

de la direction

de Travail.Suisse, Fribourg